André Michel, ancien allié d’Ariel Henry, se pose en donneur de leçons face au CPT

Éditorial

André Michel, ancien allié d’Ariel Henry, se pose en donneur de leçons face au CPT

Treize mois après sa mise en place, le Conseil présidentiel de transition (CPT), dirigé par Fritz Alphonse Jean, fait déjà l’objet de vives critiques quant à sa gestion de la diplomatie haïtienne. Selon plusieurs observateurs, dont l’avocat et ancien allié d’Ariel Henry, Me André Michel, le CPT a procédé à une vague de nominations diplomatiques sans précédent : plus de 400 personnes auraient été nommées dans nos ambassades et consulats à travers le monde.

Un chiffre vertigineux, surtout lorsqu’on le compare à celui du gouvernement précédent : en 33 mois, l’administration d’Ariel Henry n’avait nommé qu’environ 25 personnes dans le réseau diplomatique haïtien. Cette explosion de nominations suscite des interrogations sur leur opportunité, leur efficacité, et surtout sur la compétence des nouveaux titulaires.

Selon André Michel, 90 % des individus nommés par le CPT seraient incompétents, dépourvus d’expérience ou de formation adéquate en relations internationales, droit diplomatique ou gestion des affaires consulaires. Cette tendance inquiète plusieurs analystes, qui y voient une forme de clientélisme politique, visant à récompenser des proches ou des militants, au détriment des intérêts stratégiques du pays.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sous le règne du CPT, le Consulat général de Miami est passé de 32 à 60 employés, tandis que celui de Boston est passé de 15 à 32. Une augmentation qui ne s’explique ni par une hausse significative des besoins consulaires ni par une stratégie d’optimisation des services à la diaspora.

Ces décisions pourraient avoir des conséquences lourdes sur les finances publiques. Le gonflement du personnel diplomatique implique une explosion du budget de fonctionnement du ministère des Affaires étrangères, alors que les ressources de l’État sont déjà insuffisantes. Outre l’impact budgétaire, ces nominations massives risquent de ternir encore davantage l’image d’Haïti à l’étranger. L’envoi de diplomates inexpérimentés ou mal formés fragilise la capacité du pays à défendre ses intérêts sur la scène internationale, à négocier des accords, à mobiliser l’aide internationale ou à renforcer les liens avec sa diaspora.

Alors que le pays traverse une crise multiforme, mêlant insécurité, instabilité politique et effondrement économique, beaucoup espéraient que le CPT incarnerait une rupture avec les pratiques opaques du passé. Pour l’instant, c’est l’inverse qui semble se dessiner : une diplomatie de récompense politique, coûteuse et inefficace, au détriment de l’intérêt général.

Par ailleurs, beaucoup de gens se demandent où était André Michel quand Ariel Henry dirigeait le pays ??? L'avocat du peuple n'a jamais dénoncé la mauvaise gouvernance d'Ariel Henry, qui a mis le pays là où il est, car c'est sous le gouvernement d'Ariel Henry que le territoire a commencé à se perdre dans le pays. On ne peut pas donner ce qu'on n'a pas André Michel.