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Éditorial

Haïti : des millions pour entretenir la corruption

Haïti traverse une crise sans précédent, exacerbée par une corruption endémique qui siphonne les fonds publics, tandis que les gangs armés étendent chaque jour leur emprise sur le pays. Le Conseil de la Présidence de la Transition (CPT), censé servir la nation, est devenu un centre de gaspillage et de privilèges, où une poignée de conseillers corrompus s'enrichissent sans vergogne, au mépris de la souffrance du peuple haïtien.

Les chiffres sont accablants. Selon Smith Augustin, chaque conseiller présidentiel touche chaque mois 1 463 000 gourdes, soit un total de 13 167 000 gourdes pour les 9 conseillers. En seulement 8 mois, cette somme atteint 105 336 000 gourdes, une somme colossale qui aurait pu être utilisée pour renforcer la sécurité, soutenir l’économie ou répondre aux besoins urgents des citoyens. Au lieu de cela, cet argent est englouti dans un cercle vicieux de corruption, alimentant une élite qui laisse le pays s’enfoncer toujours plus dans la misère.

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Des figures comme Lesly Voltaire, coordonnateur du CPT et représentant de Fanmi Lavalas, perçoivent des salaires exorbitants de 10 000 000 gourdes par mois, tandis que les conseillers ayant droit de vote touchent chacun 5 000 000 gourdes. Parallèlement, le budget des services de renseignement, dont les fonds servent aussi à entretenir ce système, atteint 50 millions de gourdes chaque mois. Mais cette somme ne sert absolument pas à sécuriser le pays ni à lutter efficacement contre les gangs, qui se renforcent chaque jour.

Les gangs, dirigés par des chefs notoires tels que Izo (Village de Dieu), Ti Lapli, Kris La, Ti Bwa, Fontama, Bout Ba Grossier, Jimmy Cherizier (Bas Delmas), Jouma Simon (Pèle), Mikanor (Warf Jérémie), Vitelom, Kempes, Jeff, Chen Méchan, Kokofat San Ras, les gangs de Savien et Lanmò San Jou, contrôlent désormais des quartiers entiers, imposant leur loi à la population. Des témoignages de terrain révèlent un climat de terreur où les habitants vivent dans une peur constante de se faire attaquer, kidnapper ou tuer. Les autorités, quant à elles, semblent plus préoccupées par leurs propres privilèges que par la sécurité des citoyens, abandonnant ainsi le pays à la violence.

Ce climat de terreur contraste cruellement avec les privilèges des membres du CPT. Tandis que des millions sont gaspillés pour maintenir un système corrompu, le peuple haïtien souffre chaque jour davantage. Les ressources censées améliorer les conditions de vie des Haïtiens sont détournées pour financer des salaires scandaleux et des projets inutiles, pendant que les gangs continuent de semer la terreur. Le contraste est frappant : d’un côté, des millions de gourdes pour enrichir une élite corrompue ; de l’autre, des familles entières contraintes de fuir la violence pour sauver leur vie.

L’impunité dont bénéficient les conseillers corrompus ne fait qu’aggraver la situation. Certains d'entre eux, accusés de corruption, préfèrent récuser les juges plutôt que de se présenter devant la justice pour laver leur image. Cette fuite en avant, ces manœuvres pour éviter la justice, ne font qu’alimenter un sentiment d'injustice et d'incompétence parmi les citoyens. Au lieu d’assumer leurs responsabilités, ces individus choisissent de maintenir un système de corruption qui fait sombrer le pays dans la violence et l’impunité.

Haïti mérite un changement radical. Il est temps de remettre en cause ce système corrompu qui plonge le pays dans la misère. Les millions gaspillés par ceux qui devraient protéger le peuple doivent être réorientés vers des réformes véritablement nécessaires : restaurer l’ordre et la sécurité, rétablir la justice, et offrir à la nation une perspective d'avenir, loin des violences quotidiennes et des abus de pouvoir. Les Haïtiens ne méritent plus de vivre dans la peur et l’humiliation. Il est grand temps que ceux qui détournent les fonds publics soient tenus responsables de leurs actes, et que la société civile, les acteurs politiques et la communauté internationale unissent leurs forces pour mettre fin à ce cercle vicieux de corruption. Les Haïtiens doivent se lever. Il est impératif d'exiger des comptes. C’est le moment de s’unir pour exiger des réformes, pour prendre en main le destin du pays et offrir aux générations futures une Haïti juste et sécurisée.

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