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Éditorial

PNH : trois décennies la sous la menace des bandits et l’ombre internationale

Le 12 juin 2025 marque les 30 ans d’existence de la Police nationale d’Haïti (PNH), créée dans l’élan démocratique qui suivit la chute des régimes militaires et la dissolution des Forces armées d’Haïti. Trois décennies plus tard, loin de célébrer une institution solide et indépendante, le pays assiste à l’anniversaire d’une force en état de survie permanente. Entre l’emprise grandissante des gangs armés, les massacres quotidiens et les missions internationales qui s’enchaînent sans résultats durables, la PNH semble avoir été davantage façonnée par la crise que par la réforme.

De la mission de l’ONU aux efforts kenyans actuels, en passant par les promesses de formation étrangère et les vagues de réarmement partiel, chaque tentative de redressement a échoué à enrayer la spirale de la violence. Aujourd’hui, les policiers haïtiens, souvent mal payés, surmenés et insuffisamment équipés, sont assiégés dans leurs propres commissariats, tandis que les gangs contrôlent plus de 80 % de la capitale.

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Dans cette lutte asymétrique, la PNH symbolise une résistance isolée, une institution en lutte contre sa propre disparition.

Créée en 1995, la PNH compte aujourd’hui environ 15 000 agents pour une population de plus de 12 millions d’habitants. Cet effectif reste largement en dessous des standards internationaux, tandis que de nombreux policiers souffrent d’un manque de formation et de ressources, compromettant leur capacité à agir dans un contexte socio-politique particulièrement instable.

La situation sécuritaire est critique : plus de 80 % de Port-au-Prince est sous le contrôle des gangs, ce qui restreint considérablement l’action policière. Souvent cantonnés à leurs commissariats assiégés, les agents peinent à remplir leurs missions de maintien de l’ordre et de protection des citoyens, entraînant une perte de confiance majeure de la population envers la PNH.

Malgré plusieurs initiatives internationales, notamment les missions de l’ONU et l’intervention récente de la mission multinationale kényane, les réformes sont régulièrement freinées par la corruption, les ingérences politiques et un manque de coordination institutionnelle. Une refonte profonde de la police, soutenue par un engagement politique fort et une mobilisation nationale, est impérative pour restaurer la paix et la stabilité en Haïti.

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Yvena ISIDOR

Journaliste

Journaliste, à la fois présentatrice de radio et rédactrice depuis 2021, Professeure de mathématiques avec une formation en génie civil, militante dans le monde culturel comme animatrice de club d'art et de spectacle.

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