Retrait temporaire de “Che Dèv” sur Spotify : le groupe T-Vice dénonce une attaque contre sa réputation

• Par Yvena ISIDOR
• 07-08-2025
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• Le Placentin

Le groupe haïtien T-Vice a annoncé avoir été la cible d’une opération malveillante ayant conduit au retrait temporaire de son dernier single “Che Dèv” de la plateforme Spotify. La décision de la plateforme est intervenue alors que la chanson venait de dépasser les deux millions de streams, un chiffre exceptionnel mais rapidement entouré de soupçons d’utilisation de services de type « booster », qui permettent d’augmenter artificiellement les écoutes.

Dans une note officielle, le groupe a rejeté ces accusations, expliquant avoir mandaté une société spécialisée pour assurer la promotion numérique de son catalogue musical. Selon T-Vice, des signalements malveillants auraient été adressés à Spotify peu après la sortie du morceau, déclenchant une procédure automatique de vérification et la suspension immédiate de la chanson, sans que le groupe ne soit préalablement consulté.

La chanson a été réintégrée quelques jours plus tard avec un nouveau code d’identification, après que T-Vice a fourni des documents attestant de la légalité de la démarche promotionnelle. Toutefois, le retrait a eu pour effet d’effacer les données d’écoute initiales, de freiner la dynamique du morceau et de semer le doute au sein du public. Le groupe affirme que cet épisode a eu un impact négatif sur sa visibilité et son image.

Ce type d’incident soulève des préoccupations sur les procédures automatisées mises en place par les grandes plateformes de streaming, qui peuvent mener à des sanctions rapides, voire arbitraires, en cas de signalements massifs. Il met également en lumière la vulnérabilité des artistes face à des pratiques de concurrence déloyale dans un secteur fortement numérisé.

En l’absence de preuve formelle d’irrégularité de la part de T-Vice, le groupe bénéficie du bénéfice du doute. Cet épisode souligne par ailleurs les limites d’un modèle fondé de plus en plus sur des algorithmes et des indicateurs chiffrés, au détriment de l’analyse humaine. Une tendance qui, dans le contexte haïtien, fragilise davantage les artistes locaux évoluant dans un marché déjà instable.