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Santé

L'étranglement (Kle kou), une pratique sexuelle aux lourdes conséquences neurologiques

Êtes-vous adepte du sexe "vanille", c’est-à-dire des relations sexuelles qualifiées de traditionnelles, ou plutôt d’une sexualité dite "kinky" ? Cette catégorie est difficilement traduisible en français, mais peut symboliser une sexualité "tordue" ou "perverse". Elle regroupe l’ensemble des pratiques sexuelles qui s’éloignent du prisme classique de la sexualité, soit de la masturbation, de la pénétration vaginale ou anale et du sexe oral.

L’un de ses aspects les plus connus et les plus populaires reste le BDSM, qui englobe les pratiques du bondage, de la domination, de la soumission, du masochisme et du sadisme. Sans aller vers des actes extrêmes de domination, tout un chacun a peut-être déjà expérimenté des pratiques plus "douces", si l’on ose dire, avec sa ou son partenaire.

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Selon une étude américaine publiée en 2021 dans la revue Archives of Sexual Behaviour, 58 % des étudiantes interrogées, âgées de 18 à 33 ans, ont admis avoir déjà été étouffées pendant un rapport sexuel. Les auteurs de l’étude ont souligné que les participantes avaient découvert la strangulation sexuelle par le biais de diverses sources, notamment la pornographie, les histoires érotiques, les magazines, les médias sociaux, leurs amis et leurs partenaires. La grande majorité des répondantes ont affirmé avoir apprécié l’étranglement sexuel, la plupart ont également indiqué l’avoir pratiqué principalement pour satisfaire leur partenaire sexuel. Très peu d’entre elles ont par ailleurs cherché à obtenir des informations sur les pratiques de sécurité ou de réduction des risques lors de l’acte, et seulement certaines avaient établi un code d’urgence, pour respecter les limites et assurer la sécurité de chacun des partenaires.

Le cerveau privé d'oxygène : Plus spécifiquement, les femmes ayant été étranglées présentaient une épaisseur corticale plus importante dans plusieurs régions du cerveau liées à la reconnaissance des visages, le traitement visuel et la mémoire, par rapport à celles qui n’avaient jamais été étranglées, suggérant que la structure de leur cerveau avait changé, peut-être de façon permanente.

Les scientifiques américains à l’origine de l’étude expliquent ces séquelles par la privation, même momentanée, du cerveau oxygène causée par l’étranglement. Quelques secondes à peine sans oxygène peuvent entraîner une perte de conscience temporaire, qui peut entraîner de graves lésions cérébrales, en particulier si l’acte est répété, précisent les chercheurs.

L’une des autrices de l’étude, la Dre Debbie Herbenick, chercheuse en santé sexuelle et reproductive, interrogée par le Daily Mail, s’inquiète de la popularité grandissante de la pratique de l’étranglement sexuel chez les adolescents et les jeunes adultes, notamment inspirés par la série de livres et de films 50 Shades of Grey ou par la série Euphoria. Ceux-ci "n'ont pas encore vraiment toutes les connaissances et informations sur ces comportements" et ont "peut-être très peu de pratique ou d'expérience dans la communication sur la sexualité", regrette-t-elle.

"Même historiquement, dans les communautés kinky et BDSM, la strangulation, était considérée comme hors-limites et considérée comme un comportement rare ou de niche", qui ne concernait que peu d’amateurs et qui "nécessitait une communication et un consentement éclairé", souligne.

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