Durant ces dernieres années, les élections sont des périodes à risque aux Philippines, où les lois sur les armes à feu sont laxistes et la culture politique violente. Ces élections locales de lundi 30 octobre dans ce pays ne font pas exception à la règle en ce qui concerne la violence autour des scrutins : des achats de voix, intimidations des électeurs par des groupes armés, écoles qui servaient de bureaux de vote délibérément incendiées. Au moins quatre personnes ont été tuées dans le sud du pays ce lundi 30 octobre, en marge d'élections locales, selon les forces de l'ordre.
Deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées lundi devant un bureau de vote de la province de Maguindanao del Norte, sur l'île de Mindanao, dans le sud de l'archipel, a indiqué la police.
L'incident s'est produit lors d'un affrontement entre partisans de candidats rivaux au poste de chef de village, a déclaré le chef de la police de la municipalité de Datu Odin Sinsuat, le lieutenant-colonel Esmail Madin.
Dans un incident distinct, toujours sur l'île de Mindanao, une femme a été abattue dans un échange de tirs entre partisans de candidats rivaux dans la province de Lanao del Norte, selon l'armée. Le mari d'une cheffe de village dans la province voisine Lanao del Sur a par ailleurs été abattu lors d'une altercation avec le concurrent de sa femme.
Deux écoles devant servir de bureaux de vote ont également été délibérément incendiées samedi, a déclaré dimanche à la presse le président de la commission électorale, George Garcia. Selon les données, plus de 67 millions d'électeurs sont inscrits pour renouveler 336 000 postes au sein des conseils de barangays (villages ou quartiers urbains), la subdivision administrative la plus petite du pays, y compris le poste influent de chef de village. Ces postes sont l'objet d'une âpre lutte, car ils sont utilisés par les partis politiques pour former leurs réseaux et construire une base de soutien pour d'autres élections.
Selon la Presse locale, plus de 300 000 policiers et soldats ont été déployés pour sécuriser les bureaux de vote. A l'approche du vote de lundi, 30 cas de violences liées aux élections ont été signalés, contre 35 en 2018, a indiqué dimanche la police nationale philippine.
La police avait fait état précédemment de huit personnes tuées et sept blessées dans des violences liées au scrutin entre le 28 août et le 25 octobre. Ces élections locales sont censées avoir lieu tous les trois ans, mais elles ont été reportées à plusieurs reprises, le dernier vote remontant à 2018.
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