La justice colombienne a annulé, ce mardi, la condamnation de l’ex-président Alvaro Uribe, mettant fin à une première décision historique qui l’avait privé de liberté pour subornation de témoins et fraude procédurale. Cette annulation ne signifie toutefois pas que le dirigeant emblématique reste à l’abri de la justice, alors que plusieurs enquêtes le concernent toujours.
Le tribunal de Bogotá a estimé que les preuves utilisées lors du procès initial étaient illégales et a relevé des défauts dans la méthodologie de la juge qui avait rendu la première décision. Uribe, 73 ans, avait passé près de trois semaines en détention à domicile avant de pouvoir circuler librement pendant l’appel. La lecture du verdict a duré six heures, à laquelle l’ancien président a assisté virtuellement depuis sa résidence.
Cette affaire avait marqué un précédent en Colombie, Uribe devenant le premier ancien président condamné pénalement et assigné à résidence. L’accusation portait sur des pressions exercées sur des témoins pour masquer ses liens présumés avec des milices paramilitaires impliquées dans plusieurs massacres et violences extrêmes.
Ivan Cepeda, le sénateur à l’origine de la plainte, a exprimé son désaccord avec la décision mais l’a « respectée » lors d’une conférence de presse. Il prévoit désormais de saisir la Cour suprême pour un recours en cassation, promettant de poursuivre la recherche de justice dans ces affaires sensibles.
Malgré l’annulation, la situation judiciaire d’Uribe reste complexe. L’ancien président est toujours visé par au moins trois enquêtes, portant sur la création et le financement de groupes paramilitaires, des tueries et le meurtre d’un défenseur des droits de l’Homme, laissant planer une incertitude sur son avenir politique et judiciaire.
0 Commentaire