Trois jours après la publication d’un rapport de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) mettant en cause la gestion de l’Université publique du Bas-Artibonite (UPBAS), le recteur Wilfrid Azarre a remis sa démission. Dans une correspondance adressée au ministre de l’Éducation nationale ce lundi, il affirme vouloir « protéger l’image de l’Université » et reconnaît que son honneur est en jeu à la tête de l’institution.
Le rapport de l’ULCC met en évidence de graves irrégularités administratives et financières au sein de l’UPBAS. L’organisme anticorruption recommande la révocation du recteur Wilfrid Azarre et de son fils Adzenwiller Azarre, tous deux employés également au ministère de l’Éducation nationale (MENFP), en raison de conflits d’intérêts et de double emploi. L’ULCC insiste aussi pour que le recrutement du personnel administratif et financier de l’Université se fasse désormais par voie de concours, conformément aux normes de la fonction publique.
Sur le plan judiciaire, l’ULCC préconise la mise en mouvement de l’action publique contre plusieurs responsables. Adzenwiller Azarre, Jean Eros Bayard III Vincent et Oginer Emilzo sont accusés d’abus de fonction, de détournement de biens publics, de faux en écriture et d’association de malfaiteurs. Wilfrid Azarre est cité, quant à lui, pour complicité de détournement, surfacturation et favoritisme.
La démission du recteur contraste avec l’attitude d’autres responsables indexés dans les rapports de l’ULCC. Une ministre et deux directeurs généraux cités dans les mêmes documents n’ont pas quitté leurs postes. Trois conseillers-présidents inculpés par la justice après des révélations similaires continuent également d’occuper leurs fonctions, alimentant les critiques sur l’impunité au sein de l’administration publique.
Dans le Bas-Artibonite, plusieurs voix saluent la décision de Wilfrid Azarre. Elles estiment qu’en quittant son poste, il fait preuve d’un rare respect des institutions dans un pays où les scandales de corruption se succèdent souvent sans conséquences immédiates pour les responsables mis en cause.
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