L’homme de 19 ans abattu à Montréal-Nord est le deuxième à se faire tuer dans le même secteur en moins d’une semaine, causant d’importantes inquiétudes des résidents du quartier.
« On pense sérieusement à quitter le quartier et carrément la ville parce que ça fait peur », a déploré Evehen Banana, un père de famille inquiet des deux meurtres survenus près de chez lui dans la dernière semaine.
Sa conjointe Neslie Picka a entendu un coup de feu retentir vers 21h30 vendredi alors qu’elle s’occupait de leur bébé dans l’appartement familial. La victime de 19 ans se serait fait abattre à un jet de pierre de leur logement, sur la rue Maurice-Duplessis, au coin de la rue Matte. « Au début je croyais que c’était un feu d’artifice, mais quand j’ai aperçu les lumières des voitures de police, j’ai compris qu’on avait trié sur quelqu’un », s’est attristé Mme Picka, qui a exprimé ses craintes de prendre une balle perdue lors de ses marches du soir.
Ce n’est pas la première fois que le couple entend des coups de feu retentir près de leur logement. D’autant plus que le meurtre de vendredi est le second à survenir dans Montréal-Nord en moins d’une semaine. La veille de la Saint-Jean en matinée, un quarantenaire a été poignardé à mort en pleine rue. Le suspect Tomy Langevin, qui avait déjà été déclaré non criminellement responsable d’avoir assassiné son père à coups de couteau en 2009, fait maintenant face à une accusation de meurtre prémédité.
D’autres évènements violents dans cet arrondissement ont aussi fait les manchettes depuis le début de l’année dans ce quartier. Ainsi, un homme a été arrêté le 8 avril dernier après en avoir mortellement battu un autre lors d’un épisode de rage au volant survenue après une collision entre un véhicule et un piéton sur le boulevard Gouin. Trois hommes ont aussi été arrêtés pour tentative de meurtre et vol qualifié sur un adolescent de 15 ans qu’ils auraient poignardé et roué de coups au parc Tardif, au début de l’année.
Audrey Delisle, une voisine qui habite Montréal-Nord depuis 25 ans assure que le quartier a toujours été « rock n’ roll » mais que « la situation a empiré dans les dernières années». Elle explique rester dans Montréal-Nord pour des raisons financières. « Les logements sont encore abordables, il n’y a beaucoup de personnes qui vivent dans des situations précaires », avance-t-elle. « On est dans un quartier chaud ici » a rajouté un homme habitant près du lieu du drame. Au moment d’écrire ces lignes, aucune arrestation n’avait été effectuée selon le porte-parole du SPVM, Julien Lévesque.
Le Placentin avec le Journal de Montréal.
0 Commentaire