Elon Musk, le patron emblématique de Tesla, est au cœur d’une polémique qui pourrait bouleverser le paysage politique américain. Son influence sur les élus républicains et, indirectement, sur Donald Trump lui vaut désormais le surnom de « président Musk » dans les rangs démocrates. Tout cela crée des frustrations jusque dans le camp républicain.
Mercredi, Elon Musk a déclenché une tempête en rejetant violemment sur X un accord budgétaire récemment conclu au Congrès. Qualifiant le texte de « criminel » et « fou », il a exhorté les élus à le rejeter : « Cette loi ne doit pas passer. » Sa critique virulente a rapidement rallié des députés républicains, comme Dan Bishop, qui a salué : « Cela fait cinq ans que j’attends un changement profond de dynamique. Nous y voilà. »
Elon Musk, l’ombre de Donald Trump ? Certains élus conservateurs vont même plus loin, suggérant qu’Elon Musk pourrait devenir président de la Chambre des représentants, un poste clé. En parallèle, les démocrates dénoncent cette mainmise : « Les républicains suivent ses ordres. C’est dingue », a lancé Don Beyer. Bernie Sanders, figure de la gauche américaine, n’a pas hésité à utiliser l’expression « président Musk » pour critiquer ce qu’il perçoit comme une influence démesurée.
Alors que Donald Trump, président élu, reste en retrait sur cette crise budgétaire, Elon Musk semble occuper le devant de la scène. Ce dernier multiplie les apparitions et les déclarations qui influencent directement les décisions républicaines. Donald Trump, dans un communiqué publié tardivement, s’est aligné sur Elon Musk en dénonçant un projet de loi « ridicule et extraordinairement onéreux ». Les démocrates y voient une démonstration du pouvoir grandissant de Musk sur Trump. « Au moins on sait qui est aux manettes », a ironisé Jim McGovern.
Sans jamais avoir exercé de mandat électif, Elon Musk redéfinit les limites de l’influence entrepreneuriale en politique. Son rôle dans la campagne et sa proximité avec Trump lors de la période de transition – il aurait même participé à des dîners avec Jeff Bezos et d’autres figures influentes – posent des questions sur ses véritables intentions. Musk est accusé de vouloir orienter les réformes fédérales à son avantage, notamment pour ses entreprises comme SpaceX.
Les critiques se multiplient : « Elon Musk a dépensé beaucoup moins d’argent pour acheter le gouvernement des États-Unis que pour acheter Twitter », a lancé l’activiste conservateur George Conway. Cependant, pour ses partisans, il incarne une nouvelle forme de leadership, plus directe et audacieuse.
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