Russie : huit ans de prison pour des messages anti-Poutine sur internet

• Par Le Placentin
• 22-09-2023
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• Le Placentin

Un tribunal militaire russe a condamné vendredi 22 septembre à huit ans de prison un homme accusé d'avoir publié sur internet des messages dénonçant le massacre de Boutcha en Ukraine et le président Vladimir Poutine, en pleine répression exacerbée des voix dissidentes.

Arrêté mi-avril 2022, il avait été accusé d'avoir reposté sur son compte Instagram une vidéo dénonçant le massacre de Boutcha, où des civils ont été tués lors de la retraite des forces russes au printemps 202

L’accusé, Richard Roouz, a été reconnu coupable de "diffusion de fausses informations" sur l’armée russe et "d’appels sur internet à commettre des actes terroristes". Arrêté mi-avril 2022, il avait été accusé d’avoir reposté sur son compte Instagram une vidéo dénonçant le massacre de Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où des civils ont été tués lors de la retraite des forces russes au printemps 2022, un carnage démenti par Moscou.

Il avait republié cette vidéo en ajoutant un message maudissant "les fascistes russes" selon lui à l’origine du massacre, d’après l’ONG OVD-Info qui documente les répressions politiques en Russie. En décembre 2022, Richard Roouz a été accusé également "d’appels à commettre des actes terroristes" pour un commentaire sur Instagram où il estimait qu’il fallait "éliminer physiquement" le président Vladimir Poutine de façon à mettre fin à ses agissements, selon OVD-Info.

L’accusé avait été interpellé dans la ville de Kirov, en compagnie de son épouse, Maria Roouz, qui a également été poursuivie pour des déclarations contre l’offensive russe en Ukraine. La quasi-totalité des opposants ont fui la Russie ou sont emprisonnés. Des milliers de Russes ordinaires ont également été condamnés, à des amendes ou de lourdes peines de prison, pour leur opposition au conflit.

«La peine est de huit ans d'emprisonnement dans une colonie pénitentiaire à régime ordinaire», a indiqué à l'AFP un porte-parole du tribunal militaire central d'Ekaterinbourg (Oural).

Rappelons que, Alexandre Bakhtine âgé de 51 ans, a été condamné aussi "à six ans de camp et il lui est interdit d'administrer des sites Internet pendant trois ans", a affirmé à l'AFP l'un de ses amis, présent à l'audience. Il sera aussi obligé de consulter un psychiatre durant sa détention dans une colonie pénitentiaire, selon le verdict, qui a aussi été confirmé par l'ONG russe spécialisée OVD-Info. Vendredi, peu avant l'énoncé du verdict, le parquet avait réclamé huit ans de prison. Sa mère, Lioudmila, s'était alors mise à pleurer et avait fait un malaise dans la salle, toujours selon les témoignages de proches.