Les États-Unis se sont félicités dimanche d’un «succès spectaculaire» après avoir mené une attaque-surprise contre l’Iran ayant permis de «dévaster le programme nucléaire iranien» à l’aide de bombardiers furtifs B-2 et de tactiques de diversion.
«Les dommages définitifs prendront un certain temps à être analysés, mais les premières évaluations indiquent que les trois sites ont subi des dommages et des destructions extrêmement graves», a détaillé le chef d’état-major américain, le général Dan Caine, évoquant les frappes ayant visé les sites nucléaires de Fordo, la principale cible, de Natanz et d’Ispahan.
Après avoir entretenu le doute sur ses intentions, le président américain, Donald Trump, a annoncé samedi des frappes contre les principales installations d’enrichissement nucléaire de l’Iran, soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir se doter de l’arme atomique. Intitulée «Midnight Hammer», l’opération militaire a fait intervenir «plus de 125 avions, dont des bombardiers furtifs B-2, plusieurs vols de chasseurs de quatrième et cinquième génération, des dizaines et des dizaines d’avions ravitailleurs, un sous-marin à missiles guidés et une gamme complète d’avions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance», a expliqué le général Caine lors d’une conférence de presse donnée aux côtés du ministre de la Défense, Pete Hegseth.
Les trois cibles de l’infrastructure nucléaire iranienne ont été frappées samedi, «entre 18h40 et 19h05», soit environ 2h10, dimanche matin, heure en Iran. «Les missiles Tomahawk ont été les derniers à frapper Ispahan, afin de conserver l’élément de surprise tout au long de l’opération», a expliqué le général à propos de cette chorégraphie minutieusement planifiée dans le secret le plus total.
Le chef du Pentagone a ainsi indiqué que le Congrès a été notifié des frappes une fois les avions hors de l’espace aérien iranien. Il s’agit, selon le Pentagone, de la plus grande frappe opérationnelle de bombardiers stratégiques B-2 de l’histoire des États-Unis et de la deuxième plus longue mission de B-2 jamais effectuée, après celle menée dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001. Et, pour la première fois, les États-Unis ont eu recours sur un théâtre d’opérations à de puissantes bombes anti-bunker GBU-57, des ogives de 13 tonnes capables de s’enfoncer à des dizaines de mètres de profondeur avant d’exploser.
Faisant le récit des frappes, le général Caine a indiqué qu’à minuit, dans la nuit de vendredi à samedi, plusieurs B-2 ont décollé de leur base, aux États-Unis, en prenant des directions différentes. «Dans le cadre d’un plan visant à maintenir la surprise tactique, une partie de l’ensemble s’est dirigée vers l’ouest et le Pacifique comme un leurre», a-t-il spécifié. Dans le même temps, le groupe de frappe principal, composé de sept bombardiers B-2 Spirit, chacun avec à son bord deux membres d’équipage, s’est dirigé discrètement vers l’est avec un minimum de communications.
Tout au long des 18 heures de vol vers la zone cible, les avions ont effectué de multiples ravitaillements, a-t-il détaillé. Une duperie «connue seulement d’un très petit nombre de planificateurs et de dirigeants clés ici, à Washington, et à Tampa», le quartier général du Centcom, en charge du Moyen-Orient, a ajouté le général. Les États-Unis ont aussi utilisé un sous-marin américain situé dans la zone de responsabilité du commandement central, qui a lancé plus de deux douzaines de missiles de croisière d’attaque terrestre Tomahawk contre des cibles clés de l’infrastructure de surface à Ispahan. Au final, selon le Pentagone, la défense antiaérienne de l’Iran ne semble pas les «avoir détectés pendant toute la durée de la mission».
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