Les familles des victimes de l’accident mortel de la MMAS à Pèlerin dénoncent le silence des autorités

• Par Yvena ISIDOR
• 19-10-2025
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• Le Placentin

Fin août, un blindé de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) a été impliqué dans un accident sur la route de Pèlerin, causant la mort de deux Haïtiens, Roberto Jean et un homme connu sous le nom de Fanfan, ainsi que celle d’un agent kényan. Depuis le drame, les familles dénoncent le silence des autorités et l’absence de suivi de la mission.

Le véhicule MaxxPro tractait un autre engin lorsqu’une défaillance mécanique a provoqué la collision. La MMAS avait publié un communiqué faisant état du décès d’un seul civil et de plusieurs blessés parmi ses agents, mais des témoins et des médias locaux confirment que deux civils ont perdu la vie.

Les familles, accablées par la perte de leurs proches, peinent à entamer les démarches de réparation. Marie Michelle Vérilus, mère de Roberto Jean, explique qu’elle a été renvoyée de bureau en bureau entre la mairie de Pétion-Ville, la police judiciaire et la base de la MMAS, sans obtenir de réponses. Elle doit également faire face aux frais importants des funérailles et aux honoraires d’avocats, estimés à 75 000 gourdes, alors qu’elle a déjà contracté plusieurs centaines de milliers de gourdes de prêts.

Selon Me Lacks-Guvens Cadette, relayé par AyiboPost, le personnel de la mission bénéficie d’une immunité pénale locale, ce qui empêche toute poursuite pénale en Haïti. « En revanche, les familles peuvent réclamer des réparations civiles. Ces procédures sont longues, complexes et coûteuses, ce qui explique qu’elles aboutissent rarement », précise l’avocat, citant notamment les cas liés à la MINUSTAH et la responsabilité de l’ONU dans l’introduction du choléra.

Pour les familles, le silence des autorités et le coût des démarches constituent un double fardeau. Entre le deuil et les frais financiers, elles doivent se battre pour obtenir justice et réparation, alors que la mission n’a pris aucune initiative pour les soutenir.

Cet accident révèle aussi un problème plus large : le manque de responsabilité et de transparence des missions internationales en Haïti. La détresse des familles de Roberto Jean et de Fanfan illustre l’urgence d’un suivi strict et de mesures concrètes pour protéger les civils face aux forces étrangères sur le territoire haïtien.