Le Burkina Faso a retiré le français en tant que langue officielle du pays même si elle demeure la langue de travail. Plusieurs autres mesures ont également été prises par les autorités de Ouagadougou lors du dernier Conseil des ministres.
Le gouvernement burkinabé a adopté, mercredi 6 décembre, un projet de loi révisant la Constitution et consacrant désormais les langues nationales comme langues officielles à la place du français qui est relégué au rang de « langue de travail ».
Le compte-rendu du Conseil des ministres précise que ce projet de loi « s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’une des principales missions de la transition qui consiste à engager des réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture démocratique et consolider l’Etat de droit ».
Parmi les « innovations majeures » de ce nouveau texte figure « l’érection des langues nationales en langues officielles en lieu et place du français qui devient la langue de travail ». Plus tôt cette année, le Mali, gouverné comme le Burkina Faso par des militaires et qui entretient également des relations exécrables avec la France, avait modifié sa Constitution par référendum et réservé le même sort au français.
Selon le ministre en charge de la justice, Edasso Rodrigue BAYALA, sur les grandes réformes contenues dans ce projet de texte, l’institutionnalisation des langues nationales comme langues officielles et le français demeure une langue de travail. Le responsable a également évoqué la suppression de certaines institutions comme le Médiateur du Faso et le Conseil économique et social (CES) dont les attributions et les missions seront confiées à une nouvelle institution dénommée Conseil national des communautés.
Outre ces modifications contenues dans le projet de loi, plusieurs autres non moins importantes y figurent. Il s’agit de la transformation de l’Agence nationale de renseignement en Conseil national de sécurité qui sera constitutionnalisé, le réaménagement du régime de responsabilité pénale des dirigeants politiques qui entraîne nécessairement la suppression de la Haute cour de justice dont les compétences seront données à la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou, assistée par des jurés parlementaires.
Selon le ministre BAYALA, d’autres réformes sont inscrites dans ce projet de texte comme l’élargissement du pouvoir du Conseil constitutionnel, l’arrivée de personnes non magistrats dans la composition du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et une connexion entre le parquet et le ministère en charge de la justice dans le cadre de la vision de la politique pénale du Chef de l’Etat. Notons que ces réformes annoncées en Conseil des ministres interviennent à un moment où le pays est en pleine prise de certaines décisions importantes. Plus tôt, le Burkina Faso avait annoncé son retrait de la force du G5 Sahel, une force militaire multinationale qui regroupe cinq pays du Sahel pour lutter contre le terrorisme dans la région. La force a vu le jours mais n’est jamais arrivée à être véritablement opérationnelle.
10-12-2023
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