Le président intérimaire syrien Ahmad Al-Charaa a entamé le 8 novembre 2025 une visite officielle à Washington, marquant la première rencontre bilatérale entre un chef d’État syrien et un président américain depuis 1946. Reçu à la Maison-Blanche par Donald Trump le 10 novembre, il cherche à renforcer les liens avec les États-Unis et à obtenir leur soutien pour la reconstruction d’un pays ravagé par 14 années de guerre.
Ancien chef djihadiste devenu figure centrale de la coalition islamiste ayant renversé Bachar Al-Assad fin 2024, Al-Charaa incarne une profonde mutation politique. Il ambitionne désormais d’intégrer la Syrie dans les initiatives internationales de lutte contre le terrorisme et de repositionner le pays sur la scène diplomatique mondiale.
Sa visite intervient alors que Damas sort progressivement de l’isolement : levée des sanctions de l’ONU, retrait de la liste américaine des entités terroristes, et coopération accrue avec Washington. À l’appui de cette nouvelle orientation, les forces syriennes ont récemment mené plusieurs opérations contre des cellules de l’État islamique dans diverses régions du pays.
L’agenda de la visite comprend également des discussions sur l’aide à la reconstruction – estimée à 216 milliards de dollars – et la possible installation d’une base militaire américaine près de Damas, signe d’un engagement stratégique renforcé des États-Unis en Syrie.
Des experts notent que le nouveau pouvoir syrien se montre davantage aligné sur les priorités américaines, en s’éloignant de l’influence iranienne. Toutefois, la consolidation de cette alliance dépendra de la capacité d’Al-Charaa à stabiliser politiquement le pays et à répondre aux attentes de la population.
Cette visite historique symbolise un profond réalignement stratégique pour la Syrie et ouvre la voie à une nouvelle phase de coopération internationale.
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