Dans une tribune publiée cette semaine par Le Monde, Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, a appelé la communauté internationale à agir face à la crise humanitaire et sécuritaire en Haïti. Selon elle, l’indifférence n’est plus une option.
Selon ses propos, près de 90 % de Port-au-Prince serait aujourd’hui contrôlée par des gangs armés et plus d’un million de personnes auraient été contraintes de fuir leur domicile. Elle précise que les violences frappent en priorité les femmes et les enfants, avec des agressions sexuelles utilisées comme instruments de terreur et un accès à l’éducation gravement limité.
La crise dépasse largement les frontières du pays, toujours selon Mme Mushikiwabo. Haïti serait devenu un point de transit pour le trafic d’armes et de drogue dans la région. Se basant sur les relevés du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, elle rappelle que près de 423 000 Haïtiens vivaient en 2024 hors du pays en tant que réfugiés ou demandeurs d’asile.
Mme Mushikiwabo souligne que cette situation découle de quinze années de catastrophes et de faiblesses institutionnelles. Le séisme de 2010, l’ouragan Matthew en 2016, le tremblement de terre de 2021 et l’assassinat du président Jovenel Moïse ont fragilisé le pays et laissé un vide politique rapidement exploité par les groupes armés.
Elle insiste sur la nécessité d’une action internationale concrète et rapide. Des initiatives ont été mises en place, comme la formation de 1 300 membres de la MMAS et des réunions de coordination avec la Caricom et l’ONU, mais seule une mobilisation déterminée pourra stabiliser Haïti et venir en aide à sa population, a-t-elle averti.
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