États-Unis : l’ex-conseiller spirituel de Donald Trump, Robert Morris, condamné pour abus sexuels sur une fillette de 12 ans

• Par Jean Rony Poito PETIT FRERE
• 07-10-2025
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• Le Placentin

Robert Morris, ancien conseiller spirituel de Donald Trump et figure influente du mouvement évangélique américain, a été condamné aux États-Unis pour des abus sexuels commis sur une fillette de 12 ans dans les années 1980. Le verdict, rendu le jeudi 2 octobre par un tribunal de l’Oklahoma, met fin à plusieurs décennies de silence autour d’un scandale qui secoue le milieu religieux conservateur.

Âgé de 64 ans, Robert Morris a plaidé coupable à cinq chefs d’accusation d’actes obscènes ou indécents sur mineur. Il a été condamné à dix ans de prison, dont seulement six mois ferme, le reste étant assorti d’une probation. Le tribunal l’a également contraint à s’inscrire au registre des délinquants sexuels et à verser 250 000 dollars à sa victime, Cindy Clemishire.

Les faits remontent à 1982, alors que la victime, âgée de 12 ans, vivait dans une famille qui hébergeait Morris, évangéliste itinérant à l’époque. Selon le témoignage de Cindy Clemishire, les agressions ont duré plusieurs années et ont profondément marqué son existence. Devant la cour, elle a déclaré : « Il n’existe pas de consentement pour un enfant de 12 ans », exprimant le poids des blessures psychologiques qu’elle porte encore aujourd’hui.

Fondateur en 2000 de Gateway Church, une mégachurch située près de Dallas, Robert Morris était devenu l’une des figures les plus respectées de l’évangélisme américain. Son église rassemblait chaque semaine des dizaines de milliers de fidèles, et son influence s’étendait jusqu’à la Maison-Blanche. En 2016, il avait été intégré par Donald Trump à son comité consultatif évangélique, participant activement aux campagnes de mobilisation religieuse du Parti républicain.

Morris s’était fait connaître pour ses positions ultraconservatrices, notamment contre le droit à l’avortement et les droits des personnes LGBTQIA+. Cette condamnation met aujourd’hui en lumière les contradictions d’un courant religieux qui prône une stricte morale sexuelle tout en dissimulant parfois les abus commis en son sein.

Grâce à une disposition juridique suspendant la prescription dans les cas où l’accusé quitte l’État, la justice de l’Oklahoma a pu juger Morris malgré les quarante années écoulées depuis les faits. Pour Cindy Clemishire, cette décision représente une forme de réparation morale. « Je ne suis plus la petite fille réduite au silence », a-t-elle déclaré à la sortie du tribunal, visiblement émue.

Ce verdict marque une étape importante dans la lutte contre les abus sexuels dans les milieux religieux aux États-Unis, rappelant que, malgré le poids du temps et de l’influence, la justice peut encore rattraper les coupables.