Le Conseil présidentiel de transition (CPT) a franchi une étape importante dans la quête de vérité et de justice historique.
Par arrêté publié le 8 août 2025, l’historienne Gusti-Klara Gaillard Pourchet a été nommée coprésidente de la Commission mixte franco-haïtienne d’historiens. Aux côtés de l’universitaire français Yves Saint-Geours, elle aura pour mission de coordonner les travaux qui doivent faire lumière sur l’imposition de la rançon de 1825 et ses conséquences durables sur la société haïtienne.
Selon l’arrêté présidentiel, Mme Gaillard Pourchet est investie de la responsabilité de diriger la partie haïtienne de la commission, laquelle sera composée de cinq à sept membres. Ces derniers seront désignés sur ses recommandations et travailleront sous la supervision directe de la Présidence.
Leur mandat s’articule autour de quatre axes : documenter l’histoire de la rançon, évaluer les montants effectivement payés, informer régulièrement l’État haïtien et sensibiliser l’opinion publique sur la portée de cette dette injuste.
Tous les trois mois, la partie haïtienne devra soumettre un rapport détaillé à la Présidence. Ces travaux, souligne l’arrêté, doivent également contribuer à l’élaboration de revendications en matière de restitution et de réparation, un sujet qui occupe une place grandissante dans le débat national et international. Afin de garantir l’efficacité de la mission, le secrétariat général de la Présidence, le ministère des Affaires étrangères et l’ensemble des institutions publiques sont appelés à mettre leurs ressources à disposition. Le Comité national haïtien de restitution et de réparation, rattaché au Rectorat de l’Université d’État d’Haïti, accompagnera également les démarches de la commission.
Cette initiative s’inscrit dans la dynamique ouverte par le président français Emmanuel Macron, qui avait annoncé, le 17 avril 2025, la mise en place de cette commission conjointe lors de la commémoration des deux cents ans de l’imposition de la rançon. Il s’agit, selon lui, d’un travail de mémoire visant à examiner « toutes les dimensions » du passé commun entre la France et Haïti, à en tirer des leçons et à proposer des perspectives pour une relation bilatérale plus juste et apaisée.
Pour de nombreux observateurs, la nomination de Gusti-Klara Gaillard Pourchet revêt une valeur symbolique. Connue pour ses recherches rigoureuses et son engagement académique, l’historienne aura la lourde responsabilité de coordonner des travaux attendus depuis longtemps par la société haïtienne, qui voit dans cette démarche une opportunité de reconnaissance, de réparation et de réappropriation de son histoire.
0 Commentaire