Un parti va-t-il réussir le triplé Maison Blanche – Chambre – Sénat ? Alors que l'Amérique rend son verdict ce mardi 5 novembre, avec un duel entre Donald Trump et Kamala Harris qui cannibalise l'attention des médias, le Congrès est également en jeu.
À la Chambre, le suspense est total, mais les républicains sont les favoris pour reprendre le contrôle du Sénat, alors que plusieurs démocrates en danger remettent leur siège en jeu. Et en cas d'élection présidentielle contestée, le nouveau Congrès pourrait être amené à jouer un rôle important le 6 janvier 2025 lors de la certification des résultats.
La Chambre décidée par une poignée de scrutins : Tous les deux ans, l'intégralité des 435 sièges de la Chambre est renouvelée. À l'heure actuelle, le parti républicain du Speaker Mike Johnson dispose d'une courte majorité (220 à 212 sièges, avec 3 vacants). Le découpage électoral est tel que près de 90 % des circonscriptions sont sans enjeu, acquise à un parti ou l'autre. Selon le rapport du site spécialisé Cook Political Report, seules 43 élections s'annoncent serrées. Tout comme la présidentielle, l'issue de ces législatives à l'américaine s'annonce incertaine. Le consensus est que le parti qui remportera la Maison Blanche aura de grandes chances d'avoir la majorité à la Chambre. Ce n'est pas toujours le cas : Barack Obama, en 2012, avait dû batailler avec une majorité républicaine, tout comme Bill Clinton en 1996 ou Ronald Reagan dans le sens inverse en 1980 et 1984.
Le sort de la Chambre se jouera notamment dans l'État de New York – c'est pour cette raison que Donald Trump y a fait campagne à plusieurs reprises. En 2022, les républicains avaient réussi à y conquérir 5 sièges dans les suburbs en faisant campagne sur l'insécurité et l'immigration illégale. Cette fois, les démocrates comptent sur une participation en hausse en année présidentielle. Surtout, ils ont injecté des dizaines de millions de dollars dans l'État de New York, dont 35 millions rien que pour la bataille entre le républicain sortant Marc Molinaro et Josh Riley. Une demi-douzaine de scrutins s'annoncent également serrés en Californie.
Les républicains favoris au Sénat Les républicains favoris au Sénat : Au Sénat, seulement un tiers des 100 sièges sont renouvelés tous les deux ans. Depuis les midterms de 2022, les démocrates disposent d'une majorité d'un seul siège (51 contre 49). Les républicains ont donc besoin d'en gagner au minimum un de plus (si Donald Trump s'impose, J.D. Vance sera le 51e vote en cas d'égalité parfaite) ou deux si Kamala Harris est élue. Cette année, la carte est particulièrement difficile pour le parti de Kamala Harris. Sur les 34 sièges en jeu, 23 étaient tenus par des démocrates, et seulement 11 par des républicains. Ces derniers ont donc deux fois plus d'opportunités de reconquérir des sièges.
Celui du futur retraité Joe Manchin, en Virginie-Occidentale, un État rural et industriel remporté par Trump en 2020 par près de 40 points, est à coup sûr perdu. Dans le Montana, l'agriculteur Jon Tester a tout tenté, y compris de garder ses distances avec Kamala Harris, mais il compte près de 5 points de retard dans les sondages sur le républicain Tim Sheehy, un ancien Navy Seal accusé d'avoir menti sur une blessure de guerre. Et dans l'Ohio, le sortant Sherrod Brown est engagé dans la bataille de sa vie face au républicain Bernie Moreno. Les deux partis et leurs alliés ont investi un demi-milliard de dollars rien que dans cette élection.
Pour conserver leur majorité si Kamala Harris se retrouve à la Maison Blanche, les démocrates auront besoin d'une victoire de Brown, d'un carton plein ailleurs (Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin, Arizona, Nevada) et d'un miracle dans le Montana… ou de créer la surprise en piquant un siège républicain. Au Texas, Ted Cruz fait face au charismatique Colin Allred, un ancien joueur de football américain qui reste à portée de tir (3 points d'écart dans les sondages). Tout comme l'indépendant Dan Osborn dans le Nebraska face à la républicaine Deb Fischer. En cas de victoire, Osborn, un ancien responsable syndical qui a assuré qu'il ne siégerait pas avec les démocrates, pourrait devenir l'élu le plus courtisé à Washington. Le Placentin avec le Point.
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