La Journée mondiale de l’enfance, célébrée le 2 décembre 2025 à l’hôtel Montana, a offert à l’UNICEF une tribune pour rappeler l’ampleur de la crise que traverse l’enfance haïtienne. Derrière le thème « Ma journée, mes droits », l’agence onusienne a dressé un tableau d’urgence humanitaire qui interpelle l’État comme la société civile.
L’événement s’est ouvert sur une exposition de lettres, dessins et peintures réalisées par des enfants, un espace où se lisait autant leur créativité que leurs blessures silencieuses. Dans son allocution, la représentante de l’UNICEF en Haïti, Geetanjali Narayan, a insisté sur la réalité implacable : plus de 700 000 enfants ont été arrachés à leurs foyers en raison de la violence armée. « Au-delà des chiffres, ce sont des vies, des visages », a-t-elle rappelé, soulignant que l’école, les soins et la stabilité ne sont plus des évidences pour des milliers de jeunes.
L’UNICEF a également mis en avant les initiatives déployées auprès de 58 enfants dans trois villes du pays, dont Port-au-Prince. À travers des ateliers d’art, de théâtre et d’écriture, l’organisation cherche à leur offrir un espace de respiration, un lieu où ils peuvent retrouver confiance, exprimer leurs émotions et reconstruire ce que la crise a fragilisé.
Mais au-delà du soutien psychosocial, l’agence tire la sonnette d’alarme sur la montée des violences basées sur le genre et des agressions sexuelles ciblant les jeunes. Elle appelle les autorités à écouter les enfants, à prendre leurs besoins au sérieux et à les intégrer pleinement dans les décisions publiques. Car, rappelle l’UNICEF, c’est du sort de cette génération que dépendra la capacité d’Haïti à se relever.
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