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Société

Kenscoff en détresse : plus de 400 morts et des centaines de familles déplacées

La commune de Kenscoff, dans les hauteurs à l’est de Port-au-Prince, vit depuis janvier 2025 une spirale de violences sans précédent. Selon le Conseil exécutif intérimaire, entre 400 et 500 personnes ont été tuées depuis les premières attaques lancées le 27 janvier par des gangs armés.

Invité de l’émission FwoteLide sur AlterRadio, l’agent exécutif intérimaire Massillon Jean a dressé un constat alarmant : maisons incendiées, jardins détruits, bétail volé, familles en fuite. Plus de sept mois après le début de l’offensive criminelle, la population est exsangue. « Les habitants ont tout perdu », déplore-t-il.

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La nuit du 31 août au 1er septembre a encore apporté son lot de drames : une quinzaine de maisons et un véhicule ont été incendiés, tandis que du bétail a été dérobé dans la section communale de Belle Fontaine, aujourd’hui l’épicentre des attaques.

Les deux principaux hôtels de la commune, Le Montcell (Bélot) et The Lodge (Furcy), ont été incendiés, symbole de la destruction du patrimoine économique et touristique de Kenscoff. Dans d’autres sections comme Soucailles, Nouvelle Touraine ou Bongard, des dizaines de maisons appartenant à des familles vulnérables ont également été réduites en cendres.

Face à cette insécurité, le Conseil exécutif intérimaire a adopté des mesures radicales. Il a interdit la vente de carburant en gallons jaunes afin d’empêcher qu’il ne serve aux gangs. Il a aussi décrété que toute organisation non gouvernementale (ONG) devra obtenir une autorisation préalable avant d’opérer dans la commune, afin de « protéger la population contre les abus et manipulations ».

Massillon Jean exhorte la Police nationale d’Haïti à renforcer les fouilles aux entrées de la commune et sur les axes stratégiques, pour freiner la progression des gangs. Malgré un contexte dramatique, le Conseil exécutif a exprimé sa satisfaction après la libération, le 29 août, de neuf otages enlevés début août à l’orphelinat Sainte-Hélène, dont la missionnaire irlandaise Gena Heraty, un enfant de trois ans et sept employés de l’organisation Nos Petits Frères et Sœurs.

Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) avait déjà recensé, entre janvier et mars 2025, 262 morts et 66 blessés à Kenscoff. Cinq mois plus tard, le nombre de victimes ne cesse de grimper, confirmant l’ampleur d’une tragédie qui met en péril la survie même de cette commune réputée paisible et agricole.

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Jean Rony Poito PETIT FRERE

Journaliste

Journaliste-rédacteur & professeur de sciences sociales. Passionné de la rédaction.

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