Réforme constitutionnelle au Salvador : le mandat présidentiel passe à six ans

• Par Wallace Elie
• 01-08-2025
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• Le Placentin

Approuvée par 57 députés pro-Bukele contre 3 voix de l’opposition, l’Assemblée législative salvadorienne a adopté, jeudi, une réforme constitutionnelle majeure. Celle-ci permet la réélection illimitée du président, allonge la durée du mandat présidentiel à six ans, supprime le second tour de scrutin et unifie les élections à partir de 2027. Cette réforme renforce le pouvoir du président Nayib Bukele, déjà largement réélu en 2024.

Concrètement, le mandat actuel de Bukele prendra fin en 2027, soit deux ans plus tôt que prévu, afin de permettre son alignement avec les autres scrutins. Cette réforme, adoptée dans le cadre d’une procédure accélérée, suscite de vives critiques, notamment de la part des défenseurs des droits humains, malgré la grande popularité du président pour sa lutte contre les gangs, selon Le Monde.

La députée Ana Figueroa, proche de Bukele, a qualifié la réforme d’« historique », affirmant que seul le peuple décidera de la durée du mandat présidentiel. En revanche, l’opposition y voit une dérive autoritaire. « La démocratie est morte au Salvador », a dénoncé la députée Marcela Villatoro, accusant les partisans du président de cynisme.

Nayib Bukele, 44 ans, reste très populaire pour sa politique sécuritaire. Depuis 2022, l’état d’exception a permis l’arrestation sans mandat de près de 87 000 personnes. Toutefois, des ONG comme Cristosal et Socorro Jurídico dénoncent des abus, évoquant des détentions arbitraires et la mort d’environ 430 détenus en prison.

Réélu en 2024 avec 85 % des voix grâce à une décision controversée de la Cour suprême dominée par ses partisans, Bukele consolide aujourd’hui son pouvoir. Cette réforme survient dans un climat de répression envers les défenseurs des droits humains, qui a contraint de nombreux journalistes et militants à l’exil. Human Rights Watch a alerté sur une dérive autoritaire, comparant la situation à celle du Venezuela.

Avec cette réforme, le Salvador rejoint des pays aux régimes politiques très variés. Si une partie de la population soutient ce changement, de nombreuses voix s’inquiètent pour l’avenir démocratique du pays.