Le président élu des Etats-Unis, qui prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier 2024, envisage d’avoir recours à l’armée pour mettre en œuvre son plan d’expulsions massives.
Donald Trump a dit lundi 18 novembre vouloir déclarer l’état d’urgence national pour appliquer son projet d’expulsions en masse de migrants, et a confirmé qu’il comptait utiliser les forces armées en ce sens.
« Bonne nouvelle : selon certaines informations, le gouvernement à venir de Donald Trump est prêt à déclarer l’état d’urgence national et à utiliser des ressources militaires pour lutter contre l’invasion (permise par le président Joe) Biden à travers un programme d’expulsions massives », a écrit Tom Fitton, directeur de l’organisation conservatrice Judicial Watch, sur la plateforme Truth Social du président élu.
Une publication à laquelle le milliardaire républicain a simplement répondu sur le même réseau social : « C’est vrai ! » Les États-Unis comptent plus de 11 millions d’immigrés en situation irrégulière, selon les estimations, et des associations des droits de la personne s’inquiètent des ravages du projet du républicain sur cette population et sur l’État de droit. Répercussions économiques
Donald Trump avait déclaré en avril que la Garde nationale, un corps militaire dépendant des États américains, « devrait être capable » de se charger des expulsions. « Si ce n’est pas le cas, j’utiliserais l’armée », donc les troupes fédérales, avait-il dit au magazine Time. Une multitude d’économistes ont également averti qu’outre le coût faramineux d’un tel programme, le renvoi de millions de travailleurs migrants aurait des répercussions incommensurables sur l’économie américaine, qui connaît déjà une pénurie de main-d’oeuvre.
La Constitution permet au président de déclarer « l’urgence nationale » dans des situations exceptionnelles. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait mis en oeuvre cette disposition « concernant la frontière sud » des États-Unis, afin de s’arroger 8 milliards de dollars de budget pour construire un mur à la frontière avec le Mexique. Fort de sa victoire le 5 novembre et avant sa prise de fonctions le 20 janvier, Donald Trump a déjà signalé sa volonté d’agir vite sur ce sujet, désignant notamment trois tenants de la ligne dure sur l’immigration à des postes clés.
Tom Homan, ancien directeur de l’agence chargée du contrôle de l’immigration (ICE) lors du premier mandat de Trump, a cette fois été nommé « tsar des frontières », un poste ad hoc aux contours et responsabilités encore flous. Il avait supervisé entre 2017 et 2018 une politique, aussi brève que controversée, ayant conduit à séparer 4000 enfants migrants de leurs parents placés en détention. « Si vous êtes ici illégalement, vous feriez mieux de surveiller vos arrières », avait déclaré en juillet cet ancien policier.
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