Des tirs nourris ont éclaté jeudi matin à Route Frères, non loin de l’Académie nationale de police, semant la panique dans plusieurs quartiers, dont Vivimitchel et Belvil. Les détonations ont retenti pendant des heures, obligeant de nombreuses familles à fuir dans la précipitation, parfois sans rien emporter. Les écoles et les commerces ont aussitôt fermé, transformant la zone en territoire déserté.
Face à cette situation de chaos, le Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH-17) a lancé un appel urgent aux directions départementales concernées pour une coordination immédiate. Il a invité tous les agents à passer en Condition 2, niveau d’alerte renforcé, afin de faire face à ce qu’il qualifie d’« offensive armée des gangs » dans une zone stratégique.
Dans son message, le syndicat n’a pas caché son exaspération face au silence et à l’inaction des autorités. Il dénonce des dirigeants « occupés à festoyer et voyager à l’étranger pendant que policiers et citoyens tombent sous les balles », et exige des réponses concrètes sur les promesses non tenues : budget de guerre, équipements, drones, etc.
Il faut reconnaître que cette colère est légitime. Pendant que les autorités volent d’un pays à l’autre comme des pigeons voyageurs, multipliant les promesses vides, la réalité demeure inchangée : les gangs gagnent du terrain, la population vit dans la terreur et les forces de l’ordre sont abandonnées. Ce cycle d’inaction ne fait qu’aggraver la crise.
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