Quatre ans après l’assassinat du président Jovenel Moïse à son domicile de Pèlerin 5, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, son épouse Martine Moïse a pris la parole ce lundi à travers un message audio, empreint d’émotion et de détermination. Grièvement blessée lors de l’attaque, elle continue de réclamer justice.
«Cela fait quatre ans qu’un groupe de mercenaires a attaqué notre maison. Ils ont cru qu’ils laissaient deux cadavres», a-t-elle déclaré, remerciant le peuple haïtien pour sa solidarité constante. Elle salue la ténacité de ceux qui, malgré les souffrances, n’ont jamais cessé de réclamer la vérité.
Dans son message, Martine Moïse accuse ainsi une «coalition» d’avoir pris le contrôle de l’exécutif et du judiciaire, et d’œuvrer à empêcher l’éclatement de la vérité. Elle exhorte le Secrétaire général de l’ONU à mettre en place un tribunal spécial pour enquêter sur l’assassinat de son mari, à l’instar de celui mis en place après le meurtre de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Elle en appelle également au nouveau Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) pour qu’une enquête indépendante soit confiée à la Commission interaméricaine des droits de l’homme, arguant que des acteurs du système judiciaire et des institutions de défense des droits humains en Haïti auraient participé ou facilité le crime.
De plus, Martine Moïse avance que son mari a été exécuté en raison de décisions jugées contraires aux intérêts de certains secteurs économiques et politiques. Parmi celles-ci figurent la suppression de plus de 23 000 chèques fictifs dans l’administration publique, la récupération d’usines d’asphalte illégalement privatisées, le lancement du projet Marion, ainsi que les travaux engagés sur la rivière Massacre, en zone frontalière.
Par ailleurs, elle rappelle également les menaces verbales proférées à l’encontre du président avant son assassinat. Elle cite notamment des propos de l’ex-sénateur Antonio Chéramy, alias Don Kato, ainsi que des déclarations de l’avocat André Michel, qu’elle accuse d’avoir tenu des paroles alarmantes annonçant la destruction du pays.
L’ancienne Première dame rejette enfin les accusations formulées à son encontre et contre les membres de sa famille depuis le drame, qu’elle considère comme des tentatives d’intimidation orchestrées par le système. «Cela ne brisera ni ma détermination, ni mon caractère», assure-t-elle.
En conclusion, Martine Moïse réaffirme son engagement. «Le coup est dur, mais les menaces silencieuses le sont encore plus. Pourtant, je fais la promesse à Jovenel que sa femme ne renoncera jamais. La justice ira jusqu’au bout.»
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