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Justice

Il écope de 4 ans de prison, pour avoir «sextorqué» des jeunes américaines

Un coiffeur montréalais sans pitié qui a « sextorqué » des enfants américaines pour satisfaire ses besoins pédophiles a écopé de quatre ans de prison, même s’il espérait une peine deux fois moindre en plaidant un problème d'alcool.

Mitchel Sendel, un coiffeur âgé de 33 ans, espérait recevoir de la pitié du juge, même si lui n’en a montré aucune quand il s’en était pris à des enfants de 11 et 12 ans en 2019. À l’époque, il avait ciblé une jeune fille en la convainquant de lui envoyer une vidéo d’elle nue. « Il a exploité les vulnérabilités de deux jeunes filles pour les dégrader, les humilier et les menacer. Les gens qui envisagent d’utiliser l’internet de cette façon pour exploiter sexuellement des enfants doivent comprendre qu’ils subiront les foudres des tribunaux », a rappelé le juge Salvatore Mascia, ce jeudi au palais de justice de Montréal.

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S’en sont suivies des menaces pour toujours en avoir plus, à défaut de quoi il enverrait les images à tous ses proches en plus de les mettre sur les réseaux sociaux et même des sites pornos. « Dans ces cas-là, la victime obtempère pour éviter la honte et l’humiliation, a décrit le juge. Il y a espoir que l’extorqueur soit satisfait et arrête. Mais ce dernier ne l’est pas, et continue d’en demander plus. »

Désespérée, l’enfant avait supplié Sendel d’arrêter. Elle avait même menacé de se suicider s’il continuait. Mais pour le pédophile, elle n’était qu’un « objet sexuel ». « Il trouvait que la victime exagérait quand elle disait qu’elle voulait mourir », a noté le juge en se basant sur des rapports soumis à la cour.

Sendel avait ensuite leurré une amie de la victime, mais son manège a pris fin quand les autorités l’ont retrouvé à Montréal. Une perquisition chez lui a permis de découvrir 319 fichiers de pornographie juvénile. Plusieurs vidéos montrent l’accusé clavarder par webcam avec des mineures, en leur demandant parfois de poser des gestes sexuels. Le pédophile avait finalement plaidé coupable de leurre, ainsi que de possession et production de pornographie juvénile.

Or, selon lui, il méritait moins de deux ans de prison, car la responsabilité des actes reposerait sur sa consommation de drogue et d’alcool à l’époque. Montrant peu de regrets jusqu’à récemment, il avait même laissé entendre que toute cette « sextorsion » s’était faite par « automatisme », si bien qu’il avait même envisagé de renier sa culpabilité. Cet argument était toutefois voué à l’échec, a fait remarquer le magistrat en soulignant l’importance de protéger les enfants. « Les victimes de sextorsion doivent lutter contre l’humiliation constante, a rappelé le juge. Pire, la peur que les photos soient diffusées. Ça entraîne de la détresse que les images restent en ligne pour toujours. Une victime peut l’être à vie ».

Le juge a donc penché du côté de Me Camille Boucher de la Couronne, qui réclamait un peu plus que les quatre ans imposés. Et une fois sorti du pénitencier, Sendel sera interdit d’accès dans de nombreux lieux où peuvent se trouver des enfants, et ce, pour dix ans. Il sera également inscrit au registre des délinquants sexuels, jusqu’à sa mort. « C’est une sentence dure, mais juste », a conclu le magistrat.

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