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Justice

Haïti: quand des Conseillers Présidents corrompus défient l'État de droit

Depuis l’émergence des accusations, bien avant même la publication du rapport de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC), les trois conseillers de la Banque Nationale de Crédit (BNC) – Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin – continuent de profiter d’une impunité indécente. Non seulement ils occupent toujours leurs fonctions, mais ils refusent de se soumettre à la justice. Louis Gérald Gilles, en particulier, a délibérément ignoré l’appel du juge d’instruction, cherchant à esquiver la vérité. Vertilaire et Augustin, pour leur part, se réfugient derrière des excuses sans fondement, se prévalant d’une immunité imaginaire pour éviter toute responsabilité.

Le 7 août 2024, Jean Charles Moïse, secrétaire général du parti "Pitit Dessalines", a choqué le peuple haïtien en défendant Emmanuel Vertilaire, en déposant une plainte contre Raoul Pascal Pierre-Louis, président du Conseil d’administration de la BNC. Ce geste de soutien envers un homme accusé de corruption et de mauvaise gestion des fonds publics démontre un mépris flagrant des aspirations populaires à la justice et à la fin de l’impunité. Moïse a ainsi choisi de protéger les puissants corrupteurs, au lieu de se ranger du côté du peuple qui exige une transition honnête et transparente. Ce contraste entre la défense des responsables de la corruption et l'indifférence face aux souffrances des citoyens met en lumière la fracture profonde et inquiétante au sein de la classe politique haïtienne.

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Dans ce contexte chaotique, une résolution a été rédigée pour écarter ces trois conseillers inculpés. Ce document pourrait être soumis dès ce mardi pour signature. Selon cette résolution, bien qu’ils soient invités à se retirer, ces conseillers continueront à jouir de leurs privilèges tant qu'une décision judiciaire ne sera pas rendue. Cependant, sous la pression de la communauté internationale, une nouvelle résolution pourrait être adoptée. Cette résolution, signée par les quatre autres conseillers non impliqués et potentiellement par les deux observateurs, marquerait leur condamnation explicite.

Face à cette situation désastreuse, l'Initiative de la Société Civile de Rosny Desroches a adressé une lettre publique au président du Conseil, Leslie Voltaire, pour exiger que ces trois conseillers se rendent immédiatement à la justice. Le Conseil Présidentiel de Transition, paralysé par la corruption de ses membres, semble incapable de mettre en œuvre des actions concrètes. Dans un tel contexte, une question se pose avec force : quoi espérer ? Le peuple haïtien attend une réponse claire, mais les responsables restent intouchables, défiant ouvertement l'État de droit et le système judiciaire. Face à cette impasse, une autre question se pose : que reste-t-il à espérer dans un pays où les corrupteurs continuent de régner en maîtres et où l'État de droit est ouvertement défié ? Les responsables de la transition, censés être les porteurs de changement, sont eux-mêmes emprisonnés par la corruption. Tant que ces conseillers corrompus demeureront intouchables, la nation haïtienne sera condamnée à souffrir. Il est impératif que la justice se fasse, que l’impunité soit éradiquée et que ceux qui ont trahi le peuple répondent de leurs actes. Sinon, Haïti ne pourra que constater que l’espoir d’une véritable réforme n’est qu’une illusion et que la révolte, dans sa forme la plus amère, deviendra la seule issue pour mettre fin à cette mascarade.

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