Fin de 17 ans de rupture : la Bolivie rouvre le dialogue avec les États-Unis

• Par Yvena ISIDOR
• 09-11-2025
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• Le Placentin

La Bolivie et les États-Unis ont annoncé, samedi, le rétablissement de leurs relations diplomatiques, rompues depuis 2008. Cette initiative marque un tournant dans la politique étrangère du nouveau président bolivien, Rodrigo Paz, fraîchement intronisé.

Quelques heures après sa prestation de serment à La Paz, en présence de plus de soixante-dix délégations internationales, Rodrigo Paz a rencontré le secrétaire d’État adjoint américain, Christopher Landau. À l’issue de cet échange, les deux responsables ont confirmé la reprise officielle des relations entre leurs pays. « Nous allons établir ces relations », a déclaré le président Paz, tandis que M. Landau a précisé que les liens seraient rétablis « au niveau des ambassadeurs, comme cela aurait toujours dû être ».

Cette décision met fin à dix-sept années de rupture diplomatique. En 2008, l’ancien président Evo Morales avait expulsé l’ambassadeur des États-Unis, l’accusant d’ingérence et de collusion avec l’opposition. Washington avait réagi en renvoyant le représentant bolivien, ouvrant une longue période de méfiance mutuelle. Le geste du nouveau gouvernement traduit ainsi une volonté claire de normalisation et de repositionnement sur la scène internationale.

Âgé de 58 ans, Rodrigo Paz, fils de l’ancien président Jaime Paz Zamora, affiche une ligne de centre droit et se veut le symbole d’un changement d’époque après vingt ans de gouvernements socialistes dominés par le Mouvement vers le socialisme (MAS). Dans son discours d’investiture, il a promis que la Bolivie ne serait « plus jamais isolée » et a affirmé : « La Bolivie revient dans le monde, et le monde revient vers la Bolivie. »

La reprise des relations avec Washington s’inscrit dans cette dynamique d’ouverture. Elle témoigne de la volonté du nouveau chef d’État de tourner la page de l’isolement diplomatique et de replacer la Bolivie au cœur des échanges régionaux et internationaux.