Port-au-Prince, le 5 novembre 2025 — Les résidents de Carrefour vivent un véritable cauchemar. Les bandits de la coalition « Viv Ansanm », qui contrôlent plusieurs zones du sud de la capitale, multiplient les exactions contre les usagers de la route Carrefour – Port-au-Prince. Selon des témoignages concordants, une dizaine de points de péage improvisés ont été installés sur ce trajet, où les passagers, chauffeurs et commerçants sont régulièrement rançonnés, dépouillés de leur argent, de leurs téléphones ou d’autres biens personnels.
Face à cette situation, l’Union des Parents d’Élèves Progressistes d’Haïti (UPEPH) tire la sonnette d’alarme et dénonce fermement l’inaction des autorités de transition. Dans une note de presse publiée ce mercredi 5 novembre, le secrétaire général de l’organisation, Léo Litholu, a condamné « la passivité criminelle » du Conseil présidentiel de transition (CPT) et du gouvernement, alors que les actes de banditisme se multiplient dans la commune.
L’UPEPH rapporte que de nombreux parents d’élèves ont été victimes de ces attaques, y compris des enseignants et des étudiants qui empruntent quotidiennement la route de Carrefour pour se rendre à l’école ou à l’université. L’organisation déplore également que des bandits utilisent des appels téléphoniques pour extorquer des familles, en exigeant rançons ou paiements sous la menace.
Selon la note, les chauffeurs de transport public doivent actuellement s’acquitter de multiples frais de passage, atteignant jusqu’à 1 000 gourdes pour certains points de péage, tandis que les passagers paient parfois jusqu’à 150 gourdes supplémentaires.
En réaction, l’UPEPH appelle tous les chauffeurs opérant sur le trajet Carrefour – Port-au-Prince à observer une grève d’une semaine, afin d’exiger des autorités qu’elles reprennent le contrôle de la route et assurent la sécurité des citoyens. « Le CPT doit assumer ses responsabilités et garantir que les routes soient libres de toute menace », a martelé M. Litholu.
L’organisation souligne enfin qu’en l’absence d’une réponse rapide, la peur et la paralysie risquent de s’installer durablement à Carrefour, où la population vit désormais dans la crainte permanente d’une nouvelle attaque.
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