Au pouvoir depuis 30 ans, la présidente de l’Assemblée nationale de l'Afrique du Sud, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, 63 ans, démissionne sur fond de scandale de corruption.
Elle est Soupçonnée d’avoir touché plus de 200 000 € de pots-de-vin lorsqu’elle était ministre de la défense. "Ma démission n'est en aucun cas un aveu de culpabilité", a écrit Nosiviwe Mapisa-Nqakula dans sa lettre d'adieu à l'Assemblée nationale, rendue publique le mercredi 3 avril 2024.
Cette cadre du Congrès national africain (ANC) s'épargne une procédure de destitution que l'opposition réclamait.
La présidente dit vouloir préserver l'intégrité du Parlement alors qu'elle fait face à des accusations de corruption. Une cheffe d'entreprise dit avoir versé plus de 100 000 euros à l'ancienne ministre de la Défense pour gagner un contrat de sous-traitance.
La perquisition du mois de mars dernier a fait vaciller la présidente de l’Assemblée nationale. Elle s’est d’abord mise en retrait, avant de consentir à démissionner, le mercredi 3 avril dernier. Le lendemain matin, elle se rendait dans un commissariat de police pour être présentée à un juge. Quelques heures plus tard, elle débarquait dans un tribunal de Pretoria pour s’asseoir sur les bancs raides d’une cour de justice sous le regard de son mari. « Ma cliente est désormais une retraitée », déclarait son avocat sur un ton miséricordieux.
La prochaine audition devant le tribunal de Nosiviwe Mapisa-Nqakula est programmée pour le 4 juin prochain, après les élections. La poussière aura eu le temps de redescendre, doit espérer l’ANC, qui est menacé de perdre sa majorité pour la première fois de son histoire, sur fond d’impopularité croissante. « Ça ne renvoie pas une bonne image de l’ANC d’avoir une éminente figure poursuivie pour de tels chefs d’accusation, dans un contexte où le parti n’a pris aucune mesure pour la sanctionner. Juste avant les élections, c’est une indication supplémentaire que les électeurs ont de quoi être sceptiques et méfiants vis-à -vis de l’engagement de l’ANC à combattre la corruption et à rendre des comptes », commente Karam Singh, directeur de l’ONG Corruption Watch.(lemonde.fr)
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