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Éditorial

Haïti/Justice populaire : Quand des membres de la population s'en prennent aux autorités de l'État

Après des années à subir la violence des gangs armés dans le pays, le 24 Avril dernier, des membres de la population ont tué près de 13 présumés bandits et mis le feu à leurs cadavres. Depuis, un mouvement dénommé «Bwa Kale» a pris naissance. Pour se protéger, les habitants de certains quartiers invitent les inconnus à rester chez eux, sinon ils risquent de se faire tuer puis brûler.

Cette opération "Bwa Kale" a rapidement gagné du terrain: plusieurs quartiers du pays ont adopté ce mouvement et commencent à identifier des présumés criminels, les tuer puis les brûler. Cependant, les autorités, quoiqu' incapables de combattre les gangs armés, se disent opposées à ce mouvement qui a déjà eu de la répercussion sur le kidnapping en Haïti.

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En effet, le Premier Ministre Ariel Henry lors de son discours, le 1er Mai dernier, a exhorté la population de ne pas continuer dans cette pratique, mais , plutôt, d' identifier et d' appréhender les bandits pour, ensuite, les remettre à la police pour des suites nécessaires. Cependant, certains se demandent de quelle Justice parle Ariel Henry?

« Des bandits arrêtés par la Police ont l'habitude de recouvrer la liberté grâce à un haut placé d'un gouvernement. Si on avait une justice en Haïti, plusieurs d'entre ceux qui parlent aujourd'hui seraient déjà en prison » explique un citoye, lors d'un micro trottoir du journal Leplacentin sur les reproches du gouvernement face à l'opération Bwa Kale. Ils ont, en outre, demandé aux autorités de laisser faire la population à sa manière, car ils ne sont que des incapables.

Rappelons que, lors d'une entrevue, la Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) Emmelie Prophète-Milcé avait confirmé qu'il y avait des territoires perdus et que l'État ne pouvait rien faire. Elle a confirmé, selon ces personnes, l'incapacité ou la complicité de l' État à reprendre le contrôle de ses quartiers perdus.

Par ailleurs, à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la Presse, à l'émission LE POINT, Emmelie Prophète-Milcé, dit n’être pas d’accord avec la justice expéditive. “Nous ne pouvons pas être d’accord avec le fait de brûler des gens sur place sans procès”, dénonce-t-elle. “Mais en tant que ministre de la justice et citoyenne, je demande que les présumés bandits soient remis à la police» a-t-elle ajoutée

Toutefois, les populations de plusieurs quartiers dont Debussy, Turgeau entre autres, bien que sur menace d'une revanche des bandits, restent déterminées et prêtes à protéger leurs territoires et éviter qu'ils fassent partie de ceux déjà perdus… Une guerre civile est à éviter !

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Wallace Elie

Journaliste

Wallace Elie. Communicateur Social, Journaliste ; Rigueur, Motivation, curiosité intellectuelle, adaptation et écoute sont les maîtres mots de mon comportement professionnel.

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