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Deux coalitions de gangs haïtiens sanctionnées par l’ONU pour terrorisme

Le Conseil de sécurité de l’ONU a désigné, lundi 8 juillet, deux coalitions de gangs haïtiens comme organisations terroristes. Il s’agit de Viv Ansanm, dirigée par l’ex-policier Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », et du gang Gran Grif, mené par Luckson Élan. Ces groupes armés sont accusés d’avoir orchestré des violences meurtrières à grande échelle, notamment dans l’Artibonite, où plus de 2 000 personnes ont été tuées depuis janvier.

Cette décision émane du Comité des sanctions établi en vertu de la résolution 2653 (2022), adoptée pour faire face à la crise sécuritaire en Haïti. En inscrivant ces deux entités sur sa liste, l’ONU franchit une nouvelle étape dans ses efforts pour affaiblir les structures criminelles responsables du chaos qui règne dans le pays.

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Jimmy Chérizier, ancien agent de la Police nationale reconverti en chef de guerre, dirige Viv Ansanm, une fédération de groupes armés opérant principalement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. De son côté, Luckson Élan règne sur Gran Grif, une organisation criminelle implantée dans plusieurs zones rurales de l’Artibonite, notamment autour de Petite Rivière et de Liancourt, où des centaines de civils ont été tués ou contraints à l’exil interne.

Les mesures imposées par les Nations Unies s’inscrivent dans le cadre du Chapitre VII de la Charte de l’ONU. Elles comprennent notamment le gel de tous les avoirs financiers des personnes et entités sanctionnées, une interdiction de voyager à l’international, ainsi qu’une coopération renforcée avec Interpol pour l’arrestation et la poursuite des individus concernés.

Reste que l’impact réel de ces sanctions pourrait s’avérer limité. Les chefs de gangs visés ne disposeraient ni de biens enregistrés à leur nom, ni de projets de déplacement à l’étranger. Plusieurs analystes s’interrogent dès lors sur l’efficacité concrète de ces mesures. Si elles traduisent une volonté politique forte sur le plan diplomatique, elles ne sauraient remplacer l’urgence d’une réponse sécuritaire robuste visant à démanteler les groupes armés et à restaurer l’autorité de l’État.

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Yvena ISIDOR

Journaliste

Journaliste, à la fois présentatrice de radio et rédactrice depuis 2021, Professeure de mathématiques avec une formation en génie civil, militante dans le monde culturel comme animatrice de club d'art et de spectacle.

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