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Éditorial

Les politiciens haïtiens : entre cynisme et absence de moralité

Dans un contexte où les scandales financiers, les abus de pouvoir et l’impunité règnent en maître, une question cruciale s’impose : les politiciens haïtiens ont-ils encore une once de moralité, qu’elle soit personnelle ou politique ?

Une moralité personnelle bafouée : La moralité personnelle, ce socle qui guide les choix individuels, semble avoir disparu chez de nombreux dirigeants. Prenons l'exemple du scandale de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Des accusations graves visent non seulement Louis Gérard Gilles, conseiller au Conseil présidentiel de transition (CPT), mais également d'autres figures influentes telles que Vertilaire Smith Augustin. Ces individus, au cœur des soupçons de malversations, refusent de se présenter devant un juge. Par une étrange conception de la moralité, ils préfèrent récuser les magistrats et discréditer les institutions judiciaires. Pourtant, le rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) est clair : les faits sont accablants. Cette attitude de fuite ne fait que renforcer l’idée que ces politiciens n’ont aucun intérêt à défendre la vérité ou à affronter la justice.

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Leur comportement ne déshonore pas seulement leur nom, mais également leurs familles, leurs chapelles politiques et leurs alliés. Ils entraînent avec eux tout un réseau de complicité, ternissant l’image de leurs partis et des institutions qu’ils représentent. Cette honte collective est une véritable trahison envers ceux qui les ont soutenus et les citoyens qu’ils prétendent servir. Comment espérer une gestion honnête lorsque ceux qui dirigent refusent de rendre des comptes ?

Une moralité politique inexistante : Sur le plan politique, la situation est encore plus préoccupante. La moralité politique, censée guider les actions dans l’intérêt du bien commun, semble être un mythe en Haïti. Les institutions publiques sont régulièrement détournées pour servir des intérêts privés.

Dans le cas du scandale de la BNC, pourquoi n’a-t-on pas lancé une enquête publique ? Pourquoi le Conseil présidentiel, censé incarner une transition vers une gouvernance meilleure, reste-t-il silencieux face aux accusations contre des figures comme Louis Gérard Gilles et Vertilaire Smith Augustin ? Ce mutisme reflète un mépris flagrant pour les citoyens et une volonté délibérée de protéger les corrompus. Le peuple est-il condamné à assister éternellement à cette farce où les institutions protègent les coupables au lieu de les sanctionner ?

Politicien : synonyme d’éhonté ? En Haïti, le terme « politicien » est devenu synonyme d’éhonté. L'exemple de Gilles et Augustin illustre bien cette dérive. Malgré la gravité des accusations, ils s’accrochent à leurs postes en rejetant toute responsabilité. Cette arrogance témoigne d’un cynisme profondément enraciné. Plutôt que de défendre la vérité, ces politiciens s’enferment dans des dénis absurdes, tout en profitant des failles d’un système judiciaire complice. Cette attitude éhontée reflète une classe politique qui ne se préoccupe ni de son honneur ni du bien-être des citoyens. Elle ne vise qu’à protéger ses privilèges au mépris de toute décence.

Pourtant, il existe une voie vers le changement. La société civile, les médias et les citoyens peuvent s’unir pour exiger des réformes structurelles, une justice indépendante et une transparence totale. Il est temps d’exiger des comptes, de refuser l’impunité et de rétablir les valeurs fondamentales de la gouvernance. La vraie question est désormais celle-ci : combien de temps les citoyens accepteront-ils d’être les otages d’un système qui piétine leurs droits et leur dignité ?

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