Dans un Haïti en proie à la crise depuis des années, où l’espoir s’éteint chaque jour un peu plus et où les institutions se désintègrent lentement, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) se dresse comme une autre mascarade politique. Ce conseil, présenté comme une bouée de sauvetage pour guider le pays vers une stabilité fragile, est perçu par la majorité des citoyens comme un nouvel outil entre les mains d’une élite corrompue, prête à tout pour conserver ses privilèges.
Des Conseillers Sans Crédibilité : Qui compose ce fameux CPT ? Des visages familiers du monde politique, dont les antécédents en matière de mauvaise gestion et de corruption sont bien connus. Nombre d’entre eux ont été accusés à plusieurs reprises de détourner des fonds publics et de se soumettre aux intérêts étrangers. Leur mission officielle ? Organiser des élections dites libres et transparentes dans un pays où la démocratie n’est plus qu’un concept vidé de toute substance. Mais ces conseillers ne représentent que des intérêts personnels et économiques. "Ce Conseil n’est qu’un instrument de manipulation", déclare Patrick, activiste de Port-au-Prince. "Ils veulent nous faire croire qu'ils œuvrent pour le peuple, mais ils travaillent uniquement pour eux-mêmes et leurs alliés." Les témoignages recueillis dans les rues de Cap-Haïtien, à Canaan, et même dans les camps de déplacés, soulignent un rejet général du CPT. "Où étaient-ils quand les gangs ont massacré nos familles ? Qui les a choisis ?", s’indigne Marie-Louise, commerçante à Carrefour, forcée de fuir sa maison à cause de la violence.
Une Transition ou une Répétition du Chaos ? Les actions annoncées par le CPT sont tout aussi vaines et irréalistes. La révision de la constitution et la mise en place d’un calendrier électoral, alors que 80% du pays est sous le contrôle des gangs, relèvent de l’absurde. Environ 200 quartiers de Port-au-Prince, dont des zones stratégiques comme Martissant, Cité Soleil et la Croix-des-Bouquets, sont actuellement dominés par des groupes armés. Comment prétendre organiser des élections dans de telles conditions ? Un ancien fonctionnaire du ministère de l’Intérieur le résume ainsi : "Ils vivent dans un monde parallèle."
Le professeur Jean-Robert Saint-Félix, expert en politique haïtienne, abonde dans ce sens : "Ce conseil est une insulte à l’intelligence collective. Ce n’est qu’une façade pour maintenir un statu quo qui profite aux véritables décideurs : Washington, Paris, et les élites économiques haïtiennes."
Les Accusations de Complicité : Les soupçons à l’égard des membres du CPT sont nombreux. Certains sont accusés d’être directement impliqués dans des détournements de fonds publics et dans des opérations de blanchiment d’argent. Selon des sources anonymes proches de l’administration, des millions de dollars d’aide humanitaire auraient été détournés au profit d'entreprises liées à des membres influents du CPT. "Comment peut-on confier la transition à ceux qui ont contribué à détruire ce pays ?", s’interroge Jacques, un jeune militant de Petit-Goâve. Pire encore, des organisations de la société civile, telles que la Ligue Haïtienne des Droits Humains, déplorent le silence complice du CPT face à la montée des gangs. "Ce conseil ne fait rien pour désarmer les groupes armés. Il ne fait que prolonger l’agonie du peuple", a déclaré la ligue dans un communiqué de décembre 2024. En effet, depuis la prise de pouvoir des gangs dans plusieurs zones du pays, le taux d’homicides a explosé de 30% par rapport à l’année précédente, selon les données de l’ONU.
Une Farce à L’Usage des Puissants : Aux yeux de beaucoup, le CPT n’est qu’un outil entre les mains des puissances étrangères, qui imposent leur agenda à Haïti. "Il ne s’agit pas de sauver Haïti, mais de sauver leurs investissements", martèle un économiste. Tandis que la vie devient chaque jour un peu plus intenable pour les Haïtiens, les puissances internationales, avec l’aval de certains membres du CPT, continuent d’injecter de l’aide humanitaire et des prêts sans jamais résoudre les causes profondes de la crise. La gourde haïtienne se déprécie chaque jour davantage, le taux de chômage grimpe à 70%, et la violence, quant à elle, ne cesse d’exploser.
Une Transition Vers l’Abîme : Le Conseil Présidentiel de Transition n’est pas un espoir, mais une illusion. Il est temps de se réveiller et de comprendre que ces solutions préfabriquées, imposées par ceux qui n’ont jamais eu à souffrir de la misère, de la faim ou des balles des gangs, ne feront qu’approfondir la crise. Les conseillers du CPT ne servent qu’eux-mêmes et leurs alliés, tandis qu’Haïti continue de sombrer dans un marasme sans fin. "Tant que le peuple ne se lèvera pas pour réclamer un vrai changement, ces pantins continueront de danser sur nos tombes." – Patrick, militant pour la justice sociale.
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