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Zelensky «humilié» : la classe politique française appelle l’Europe à faire bloc avec l’Ukraine après le clash avec Trump

Des réactions en cascade. Bon nombre de responsables politiques français, dont l’ancien président François Hollande et l’ex-premier ministre Édouard Philippe, se sont indignés vendredi de l’altercation entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche, et ont appelé l’Europe à faire bloc avec l’Ukraine.

Le premier ministre, François Bayrou, a jugé que le président ukrainien «était l’honneur de l’Europe» en «refusant de plier» devant son homologue américain. «Il nous reste à décider ce que nous, Européens, voulons être. Et si nous voulons être, tout court», a écrit le maire de Pau. «L’Ukraine n’a pas été battue. Elle est trahie», a réagi Édouard Philippe sur le réseau social X, estimant que l’exécutif américain était «en train d’humilier tout un peuple». «La France et l’Europe doivent être aux côtés de l’Ukraine, c’est notre avenir qui est en jeu», a-t-il poursuivi.

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«Abandon et trahison» François Hollande a lui qualifié la scène à la Maison-Blanche de «scène obscène de télé-réalité» et déclaré que la France et l’Europe devaient «décider au plus vite un nouveau plan d’aide pour l’Ukraine». «Si Donald Trump, dans le Bureau ovale, parlait, c’est Vladimir Poutine qui était son souffleur», a-t-il taclé. Son ancien premier ministre, Bernard Cazeneuve, a constaté que Zelensky a trouvé «l’invective et les vérités alternatives, l’abandon et la trahison» dans le bureau ovale. Les Américains devraient «avoir honte» ce soir, a écrit en anglais l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, appelant dans un second message les Européens à «assumer seuls notre sécurité et l’aide à la résistance ukrainienne». Les responsables de nombreux partis politiques français ont également rapidement réagi. «Ce soir, les États-Unis ont perdu le droit de se revendiquer comme les leaders du monde libre», a déclaré Gabriel Attal, secrétaire général du parti présidentiel Renaissance et ex-premier ministre. «Ce soir, ce rôle nous revient à nous, Européens.» «Ce qui se joue, c’est la défense du droit international, de la paix et de la liberté», a considéré la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne.

«Des brutes à la solde de Poutine» «Bienveillant avec la Russie autocratique de Poutine, humiliant avec l’Ukraine démocratique de Zelensky. Trump annonce avec toute la vulgarité et la violence dont il est capable, un renversement d’alliance et de valeurs», a grincé le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, estimant que le peuple français et l’Union européenne devaient «faire bloc avec le peuple ukrainien». La patronne des Écologistes Marine Tondelier a jugé que Donald Trump et son vice-président s’étaient comportés «avec Zelensky comme des brutes à la solde de Poutine». «L’Europe doit se réveiller: elle est seule», a-t-elle ajouté. «En humiliant Zelensky, Trump prouve qu’il n’a rien à faire du soi-disant accord avec Macron», a pour sa part écrit le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon. «Les Européens découvrent comment les USA traitent l’Amérique du Sud et ses dirigeants depuis un siècle. Les atlantistes européens sont les coupables d’une capitulation sans condition sans issue!» Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel s’est dit choqué par la «violence» de l’échange dans le Bureau ovale. «Le président américain se fiche de la paix et montre son vrai visage, celui d’un oligarque prêt à soumettre le monde aux appétits financiers des plus riches américains», a ajouté le maire communiste de Saint-Amand-les-Eaux.

«La Maison-Blanche a parlé comme le Kremlin» À droite, le patron des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a lui aussi estimé qu’il était «urgent que l’Europe se réveille». Valérie Pécresse, président de la région Île-de-France, avance que «le président Trump ne réussira pas à instaurer une paix durable en humiliant l’Ukraine et en oubliant qu’elle ne fait que se défendre contre l’impérialisme de Poutine». «Aujourd’hui, la Maison-Blanche a parlé comme le Kremlin», a-t-elle martelé.

L’ancien locataire de Matignon Dominique de Villepin, lui, a jugé «tout simplement inacceptable, indécent et sans précédent historique d’humilier, à l’intérieur du bureau ovale et devant les caméras du monde entier, un peuple agressé qui souffre». Celui qui avancerait vers une candidature pour l’élection présidentielle en 2027 «ne peut pas imaginer que le peuple américain ne se réveille pas», même s’il entend «l’effet de sidération». Ex-ambassadeur de France en Israël, Gérard Araud a plaidé, lui, pour «un Conseil Européen extraordinaire auquel seraient invités Britannique et Norvégien». «Le sort de notre continent est en jeu. C’est d’un nouveau “Yalta” dont nous sommes menacés.» Volodymyr Zelensky a quitté prématurément la Maison-Blanche vendredi après une joute verbale inédite avec Donald Trump, le président américain menaçant son invité de «laisser tomber» l’Ukraine s’il ne faisait pas de concession à la Russie.

Le Placentin avec le Figaro et AFP.

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