Ce mercredi 27 août 2025, l’avocat et homme politique André Michel a de nouveau provoqué la controverse sur les réseaux sociaux.
Dans un message publié sur X, il a affirmé que les barricades représentaient « l’avenir » et « l’outil de lutte du peuple », évoquant leur usage par des étudiants, professeurs, journalistes, ouvriers et autres catégories sociales. Selon lui, qu’il s’agisse d’Haïti, des États-Unis, de l’Espagne ou de la France, le peuple en mouvement s’est toujours exprimé à travers des barricades.
Ces déclarations rappellent le discours qu’André Michel tenait lors des mouvements de peyi lòk contre l’ancien président Jovenel Moïse. À l’époque, cette rhétorique avait alimenté une atmosphère de confrontation généralisée : les rues du pays étaient paralysées par des barrages improvisés – carcasses de voitures, troncs d’arbres, débris – souvent exploités par des hommes armés pour contrôler des zones, rançonner les passants et instaurer la peur.
Dans le contexte actuel de crise sécuritaire et politique, la répétition de ce type de propos apparaît particulièrement dangereuse. Alors qu’Haïti est déjà sous la pression de gangs lourdement armés, glorifier les barricades – même au nom de la lutte contre eux – revient à inciter une population vulnérable à s’exposer à des affrontements mortels. Ce n’est pas aux citoyens de se substituer à l’État, mais à ce dernier d’assumer sa mission de garantir la sécurité et l’ordre public.
Les effets des barricades sont connus : blocage de l’accès aux soins, entrave à la scolarisation, ralentissement des activités économiques, isolement de communautés entières. Loin de libérer, elles enferment la population dans un cycle de paralysie et d’insécurité, accentuant sa vulnérabilité face aux criminels.
En érigeant les barricades en horizon politique, André Michel adopte une posture populiste qui valorise le chaos au détriment de la reconstruction. Un tel discours, qui élude la responsabilité de l’État, fait peser un risque direct sur les citoyens et sur la fragile stabilité nationale.
Plus qu’un simple slogan, « Barikad se avni nou » sonne comme un avertissement : glorifier la confrontation et la violence au lieu de promouvoir la protection et la justice, c’est condamner la population à rester prisonnière d’une insécurité chronique qui devrait être combattue par l’État, et non par un peuple abandonné à lui-même.
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