Une fracture s’installe au sein même de la Police nationale, opposant les unités de Christ-Roi et celles de Solino. En cause, la décision des policiers de Solino d’accepter une trêve proposée par les gangs armés regroupés dans la coalition Viv Ansanm. Ce rapprochement, présenté comme une ouverture vers la paix, suscite indignation et colère chez leurs collègues de Christ-Roi.
Pour les policiers de Solino, l’accord représente une chance inespérée de rétablir un semblant de normalité dans un quartier meurtri par les violences. Après des années d’errance et de vie dans des camps de fortune, de nombreuses familles déplacées nourrissent l’espoir de retrouver enfin leurs maisons. Dans cette perspective, la trêve est perçue comme un compromis nécessaire, même fragile, pour permettre aux habitants de reprendre pied dans leur quotidien.
À Christ-Roi, la réaction est tout autre. Les policiers dénoncent ce qu’ils considèrent comme une trahison de la mémoire de leurs camarades tombés dans la lutte contre l’insécurité. Selon eux, tendre la main aux chefs de Viv Ansanm revient à cautionner leurs crimes et à effacer les souffrances infligées à la population. Ils redoutent que cet accord n’ouvre la voie à une consolidation du pouvoir des gangs, au détriment de la mission de la PNH.
Sur le terrain, les conséquences sont immédiates. Plusieurs déplacés ont exprimé leur joie de pouvoir regagner leurs foyers, certains campements s’étant déjà vidés. Mais cette euphorie populaire est tempérée par les doutes persistants sur la sincérité des engagements pris par les groupes armés. Les habitants savent que la paix repose sur un fil, et qu’elle peut à tout moment se transformer en piège.
En définitive, une question demeure. Peut-on véritablement se fier aux promesses des gangs armés ? Le retour des résidents marquera-t-il un pas vers la réconciliation ou servira-t-il de paravent stratégique pour faciliter l’expansion de Viv Ansanm et compliquer les interventions futures de la PNH ?
0 Commentaire