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Justice

Haïti : des détenus gèrent eux-mêmes les clés des cellules dans un système carcéral en pleine déroute

La directrice de la Fondasyon Je Klere (FJKL), Marie Yolène Gilles, a présenté un constat accablant des prisons haïtiennes, à l’émission Panel Magic ce vendredi 22 août. Elle décrit un système pénitentiaire au bord de l’effondrement, où la gestion de certaines cellules est confiée à des prisonniers eux-mêmes, faute de moyens.

Sur les 24 prisons officielles du pays, seulement 14 sont encore fonctionnelles. Elles abritent 7 178 détenus, dont plus de 80 % sont en détention préventive prolongée. Seuls 1 335 prisonniers ont été jugés, soit à peine 18 %. Le reste – 5 843 personnes – attendent encore une décision judiciaire.

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Parmi cette population carcérale figurent 349 femmes, 234 garçons mineurs et 24 fillettes, tous soumis aux mêmes conditions de surpopulation, d’insalubrité et de privation de droits fondamentaux.

Mme Gilles dénonce également le manque criant de personnel. Alors que les normes internationales recommandent un agent pour quatre détenus, Haïti en compte un pour dix. Ce déficit a poussé certaines administrations pénitentiaires à remettre les clés des cellules à des détenus dits « de confiance ».

En matière de soins, le tableau est tout aussi sombre : seuls trois médecins desservent tout le système carcéral et sont basés à Delmas. Les autres établissements doivent se contenter de quelques infirmiers souvent âgés. Quant à la nourriture, l’État n’alloue que 35 gourdes (environ 25 centimes de dollar US) par jour et par prisonnier.

Enfin, avec la montée en puissance des gangs dans la capitale, plusieurs commissariats ont été transformés en centres de détention improvisés, accentuant la dégradation d’un système judiciaire et sécuritaire déjà à bout de souffle.

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