L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été reçu vendredi dernier par Emmanuel Macron à l’Élysée, a appris lundi l’AFP d’une source au sein de l’exécutif. Cette rencontre est intervenue quelques jours avant l’incarcération de l’ancien chef de l’État, attendue pour ce mardi, à la suite de sa condamnation à cinq ans de prison dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
« Il a été reçu vendredi », a indiqué la source sans donner davantage de précisions. Emmanuel Macron a jugé lundi qu’il était « normal, sur le plan humain », de recevoir son prédécesseur, tout en réaffirmant son attachement à l’indépendance de la justice. « J’ai eu des propos publics toujours très clairs sur l’indépendance de l’autorité judiciaire dans le rôle qui est le mien. Mais il était normal que, sur le plan humain, je reçoive un de mes prédécesseurs dans ce contexte », a déclaré le président français lors d’une conférence de presse en Slovénie, à l’issue d’un sommet des pays méditerranéens de l’Union européenne à Portoroz.
Jamais, dans l’histoire de la République française ou de l’Union européenne, un ancien chef d’État n’avait été incarcéré. Nicolas Sarkozy, reconnu coupable le 25 septembre d’avoir laissé ses collaborateurs préparer un projet de financement de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi, doit désormais purger sa peine.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également fait part de son soutien à l’ancien président. « Vous savez quoi ? J’irai le voir en prison », a-t-il déclaré lundi matin sur France Inter, précisant qu’il s’agissait d’une visite tout à fait légitime pour un garde des Sceaux, chargé de veiller à la sécurité et à la bonne organisation d’une détention exceptionnelle.
Cette déclaration illustre la tristesse exprimée par une partie de la droite française, profondément marquée par la chute de celui qui fut longtemps sa figure emblématique. La condamnation, et surtout le mandat de dépôt immédiat ordonné par le tribunal, ont suscité la stupeur, même s’ils sont majoritairement compris par l’opinion publique, selon un sondage réalisé après le jugement.
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