Des membres de groupes armés «Viv ansanm» ont incendié l' hôpital Bernard Mevs dans la nuit du lundi 16 décembre, désormais hors service. Un coup dur pour le secteur sanitaire dans le pays.
Selon les informations disponibles, l'incendie n'a pas fait de victime mais a détruit les quatre salles d'opérations, le laboratoire, les deux scanners et les bureaux de l'administration de l'hôpital Bernard Mevs. Les assaillants sont des membres de gangs appartenant à la coalition «Viv ansanm» («Vivre ensemble») qui ont utilisé des cocktails Molotov pour mettre le feu à l'établissement.
«C'est tout un symbole qui est parti en fumée», a déploré une source, soulignant que l'impact de cette attaque sur l'offre médicale dans la capitale sera considérable.
Cet établissement privé, connu pour disposer des technologies d'imagerie médicale parmi les plus performantes du pays, joue un rôle clé dans le secteur médical en Haïti. Grâce à un partenariat avec l'Etat, les policiers s'y font soigner.
L'hôpital accueille notamment des étudiants en médecine de tout le pays et offre des soins à toutes les catégories de la population sans distinction. Cet incendie survient dans un contexte d'insécurité croissante à Port-au-Prince, où des attaques des gangs ont eu lieu dans plusieurs quartiers depuis plus d'un mois.
A noter que, début décembre, au moins 184 personnes ont ainsi été tuées au cours d'exactions ordonnées par un «puissant chef de gang» contre des «pratiquants du culte vaudou», d'après l'ONU et une ONG locale.
L'arrivée cet été d'une mission multinationale d'appui à la police haïtienne, menée par le Kenya et soutenue par l'ONU et les Etats-Unis, n'ont pas permis de diminuer les exactions des groupes armés, accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon. Ces derniers s'en prennent également à des bâtiments importants et ont notamment provoqué en novembre la fermeture au trafic commercial de l'aéroport de la capitale.
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