La France a salué ce mardi l'adoption de sanctions européennes contre trois chefs de gangs haïtiens frappés par un gel des avoirs et une interdiction de voyager au sein de l'Union européenne, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Paris dit être à l'initiative de ces sanctions, qui «envoient un signal de fermeté de l'Union européenne», selon ce communiqué. Lundi, le Conseil de l'Union européenne a décidé un gel des avoirs et une interdiction de voyager dans l'UE «au vu de l'escalade de la violence des gangs, des violations graves et incessantes des droits de l'homme commises par les gangs dans le pays et de l'impunité persistante des auteurs de ces actes».
Les trois personnes visées sont Jonel Catel, chef du gang Terre Noir, Gabriel Jean-Pierre, chef de la coalition des gangs GPep, et Ferdens Tilus, chef du gang Kokorat San Ras. «Ils se sont livrés à des activités criminelles et à des violences en Haïti impliquant des groupes armés et des réseaux criminels qui encouragent la violence, notamment des vols, des demandes de rançon, des enlèvements, des extorsions, des meurtres et des viols», a précisé le conseil dans un communiqué.
L'UE s'est dite prête à envisager si besoin des «mesures supplémentaires en réponse à la violence persistante qui touche le pays». Le pays pâtit depuis des dizaines d'années d'une instabilité politique chronique et depuis des mois de la violence croissante de groupes armés, accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.
Malgré l'arrivée au pouvoir d'un nouveau premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, en novembre et le déploiement d'une mission multinationale d'appui à la police haïtienne cet été, menée par le Kenya et soutenue par l'ONU et les États-Unis, les violences ne s'estompent pas. Le week-end des 7 et 8 décembre, au moins 184 personnes ont été tuées dans l'agglomération de Port-au-Prince, selon l'ONU, au cours d'exactions ordonnées par un «puissant chef de gang» contre des «pratiquants du culte vaudou», d'après une ONG locale.
Le Placentin avec AFP.
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