Haïti a officiellement lancé, ce mardi, son Inventaire Forestier National (IFN), un outil stratégique destiné à mesurer l’état de ses forêts et à orienter des politiques de restauration durables. L’initiative, pilotée par le Ministère de l’Environnement en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et le CNIGS, bénéficie du soutien technique et financier de la FAO. La cérémonie s’est tenue au Centre de germoplasme de Dosmond, à Ouanaminthe, en présence d’acteurs institutionnels, municipaux et communautaires.
Le Directeur général du MdE, Joseph Emmanuel Philippe, a souligné que la déforestation haïtienne n’est pas seulement liée au charbon de bois, mais s’inscrit dans une dynamique complexe : pressions foncières, pratiques agricoles, forte demande énergétique et déséquilibres historiques. « Comprendre ces réalités est indispensable pour agir durablement », a-t-il déclaré.
À l’heure où le pays demeure exposé aux chocs climatiques et aux catastrophes naturelles, le responsable a rappelé le rôle vital des forêts : protéger les bassins versants, préserver les sources d’eau, stabiliser les sols et renforcer la résilience agricole. Restaurer la couverture végétale est, selon lui, une urgence nationale.
Le représentant de la FAO, Pierre Vauthier, a pour sa part qualifié le lancement de l’IFN d’« étape décisive » pour Haïti. Il a averti que la déforestation, aggravée par les activités humaines et le changement climatique, continue de s’accélérer chaque année. Des données précises sont, selon lui, indispensables pour orienter les décisions publiques et mesurer les résultats.
Enfin, la FAO a exhorté l’État à garantir des moyens financiers stables au Ministère de l’Environnement, condition essentielle pour transformer cet inventaire en véritable levier de gouvernance forestière. Seule une volonté politique soutenue permettra au pays de relever le défi de la déforestation et d’ouvrir la voie vers un avenir plus résilient.
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