Les États-Unis ont annoncé leur soutien au plan du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, visant à financer une force multinationale pour contrer les gangs violents en Haïti. Relayé par le Miami Herald et signé Jacqueline Charles, le département d’État prévoit de soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité pour créer un Bureau de soutien logistique à la mission kenyane déjà sur le terrain.
La résolution pourrait être discutée prochainement lors d’une réunion sur les droits des enfants et les conflits armés, organisée par le Panama, président du Conseil de sécurité ce mois-ci. Daniel Forti, analyste à l’International Crisis Group, avertit que « Washington ne peut pas présumer que les autres membres du Conseil suivront facilement, après des mois de retard ».
Le contexte reste complexe. Le Congrès américain a récemment approuvé le retrait de plus de 7 milliards de dollars d’aide étrangère, affectant des fonds destinés à l’ONU et aux opérations de maintien de la paix. Les retards de paiement américains se font déjà sentir, et la Chine et la Russie pourraient s’opposer à la nouvelle initiative.
Le fonds fiduciaire de l’ONU pour Haïti, plafonné à 112,5 millions de dollars, couvre uniquement les salaires et reste insuffisant pour l’équipement ou l’extension de la force multinationale, prévue pour 2 500 membres. Le département d’État insiste sur l’importance d’engagements financiers solides de la part des partenaires régionaux et internationaux.
António Guterres privilégie une « stratégie à double voie » pour permettre à la mission kenyane, à la police haïtienne et aux autorités locales de réduire le contrôle des gangs. Le soutien américain est un signal fort, mais reste à voir si l’initiative se concrétisera et si elle pourra réellement inverser la tendance dans un pays où l’insécurité continue de croître.
Face à l’escalade de la violence, le gouvernement haïtien a toutefois eu recours à une société militaire privée dirigée par Erik Prince, fondateur de Blackwater. Ainsi, l’utilisation de drones armés par cette unité anti-gang soulève des inquiétudes sur les dommages collatéraux et sur l’efficacité globale de la stratégie.
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