Alors que les examens officiels battent leur plein à travers le pays, le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), Antoine Augustin, a profité de la 17e édition des Mardis de la Nation pour dresser un bilan précis de la situation éducative en Haïti et annoncer les grandes lignes d’une réforme structurelle.
Un bilan mitigé des examens officiels: Pour l’année académique 2024-2025, 303 963 élèves sont inscrits aux examens officiels, dont 188 141 en 9e année fondamentale et 14 292 au baccalauréat permanent (NS4). Le ministre a salué le bon déroulement des épreuves de 9e année, soulignant un taux de réussite remarquable de 96,5 %. Cependant, il a aussi dénoncé des cas de fraude enregistrés dans certaines régions du pays. Des sanctions judiciaires ont été prises contre les responsables, a-t-il assuré.
Les épreuves du bac, entamées le 14 juillet, se déroulent dans un climat « globalement serein », grâce à l’implication des forces de sécurité, des parents d’élèves et des partenaires éducatifs.
Un constat alarmant sur le décrochage scolaire: Au-delà du déroulement des examens, le ministre a mis en lumière un problème structurel : le taux de décrochage scolaire massif. Selon les chiffres avancés, sur plus d’un million d’enfants scolarisés, seuls 188 000 atteignent la 9e année. Une réalité alarmante, symptôme d’une crise silencieuse qui mine le système éducatif.
Ce décrochage est attribué à plusieurs facteurs systémiques : la pauvreté persistante, l’instabilité familiale, les grèves prolongées dans le secteur éducatif, mais aussi un manque d’encadrement pédagogique dans les écoles publiques et communautaires.
Une réforme éducative ambitieuse : Pour répondre à cette crise, le MENFP lance une série de mesures visant à réformer en profondeur l’éducation en Haïti. Parmi les principaux axes retenus : • Le renforcement du programme de cantine scolaire, pour améliorer la rétention en classe ; • L’instauration du passage automatique accompagné, afin d’éviter l’échec massif sans abandonner l’exigence académique ; • La restructuration du préscolaire ; • Le renforcement de la formation continue des enseignants ; • La moralisation de la gestion des finances publiques scolaires, avec désormais un contrôle budgétaire direct assuré par des comptables délégués du MENFP.
Une école citoyenne pour refonder la Nation: En conclusion, le ministre a réaffirmé sa vision d’une école porteuse de valeurs civiques et patriotiques, capable de former des citoyens conscients, responsables et engagés. Il en appelle à l’union des forces vives de la Nation pour reconstruire un système éducatif plus juste, inclusif et performant.
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