Le ministère américain de la Justice a ordonné lundi 10 février aux procureurs fédéraux chargés du dossier visant le maire démocrate de New York, Eric Adams, d'abandonner les chefs d'accusation de corruption à son encontre, révèlent le New York Times et CNN.
«Vous êtes instruits d’abandonner» les chefs d’accusation, a écrit le numéro 2 du ministère, Emil Bove, aux procureurs à Manhattan, selon deux personnes proches du dossier citées par le quotidien new-yorkais.
Premier maire de New York inculpé dans l'exercice de son mandat et issu de l'aile droite du Parti démocrate, Eric Adams avait plaidé non coupable en septembre de corruption et financement illégal de campagne dans une affaire impliquant la Turquie, et avait rejeté les appels à sa démission. L'édile a récemment multiplié les contacts avec les proches de Donald Trump. Il avait notamment reçu en décembre Tom Homan, le responsable du programme d'expulsions d'immigrés en situation irrégulière nommé par Donald Trump. Il a également été vu à Mar-a-Lago, a résidence floridienne du président républicain. Certains à gauche soupçonnent le maire de vouloir obtenir une faveur présidentielle en échange d'un rapprochement avec l'administration républicaine.
Emil Bove, ancien avocat de Donald Trump, a accusé dans sa note l'ex-procureur fédéral de Manhattan d'avoir poursuivi Eric Adams pour servir ses propres intérêts politiques, et affirmé que l'enquête était intervenue trop près des primaires démocrates en vue de l'élection municipale à New York, en novembre prochain. Selon le New York Times, Emil Bove a également argué que l'inculpation avait entravé la capacité d'Eric Adams à coopérer avec l'administration Trump pour les opérations d'arrestations de migrants en situation irrégulière.
L'acte d'accusation contre Eric Adams mentionnait des faits de fraude électronique, sollicitation illégale de contribution pour une campagne électorale auprès d'une personne étrangère et l'acceptation de pots-de-vin versés par un responsable turc. En échange, Eric Adams aurait usé de son influence auprès des pompiers de New York pour accélérer l'ouverture d'un gratte-ciel abritant la mission de la Turquie auprès des Nations unies et son consulat général. Selon le parquet fédéral, un système de fausses certifications lui aurait aussi permis de lever 10 millions de dollars de fonds publics pour ses campagnes.
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