Depuis plusieurs jours, les bandes criminelles s'en prennent à des sites stratégiques: aéroport, prisons. La situation sécuritaire actuelle en Haïti est préoccupante.
RFI a pu joindre, ce mercredi 6 mars 2024, l'Ambassadeur de France en Haïti Fabrice Mauriès qui se trouve actuellement en République dominicaine, attendant lui-même un vol retour vers la capitale haïtienne.
Fabrice Mauriès pense que la situation en Haïti est très grave, peut-être la plus grave depuis plusieurs années. Il y a urgence à agir.
Il a poursuivi pour dire que le gouvernement d’Ariel Henry a tenté à plusieurs reprises de reprendre la situation du pays en faisant appel à une force internationale baptisée Mission d’appui sécuritaire à la Police nationale haïtienne. Selon lui, le grignotage progressif des gangs est dû tout simplement à la faiblesse de l'État. Extrêmement faible dans son périmètre, dans son financement, dans ses structures et ses processus institutionnels.
Il a expliqué pour dire que la reconstruction d'une PNH qui soit mieux payée, mieux formée, plus intègre aussi, parce qu'effectivement il y a des cas de corruption ou des cas d'infiltration, prendra du temps.
"Il y a une urgence à agir. Non pas pour venir en aide à telle personnalité ou à tel gouvernement, mais pour venir en aide à une population qui est excédée et épuisée. La première victime de ces gangsters, ce n'est pas l'État, ce ne sont pas les institutions, mais bien la population qui fait l'objet d'exactions, de massacres, en particulier dans les quartiers populaires, en particulier à l'endroit des femmes et des jeunes femmes", a-t-il conclu.
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