Leur parole est rare. L’ancien président des États-Unis Barack Obama (2009-2017) et l’ancienne vice-présidente de Joe Biden Kamala Harris (2021-2025) ont, dans deux prises de paroles distinctes, jeudi 3 avril, donné leur vision sur l’état de leur pays tout en critiquant l’action de Donald Trump.
Le premier prédécesseur de Donald Trump a regretté, lors d’un échange organisé au Hamilton College, à Clinton (New York), les mesures de l’actuel locataire de la Maison-Blanche pour remodeler le gouvernement fédéral, juguler l’immigration et intimider les médias, les institutions et les élites démocrates. «Imaginez si j’avais fait une chose pareille. Il est inimaginable que les mêmes partis qui se taisent aujourd’hui [les républicains, NDLR] auraient toléré un tel comportement de ma part, ou de la part de plusieurs de mes prédécesseurs», a-t-il déclaré.
Droits de douane et subventions aux universités : Réagissant aux récents droits de douane imposés par Donald Trump à ses principaux partenaires commerciaux, Barack Obama a estimé que cette politique ne sera pas «bénéfique pour l’Amérique». Le premier président noir de l’histoire des États-Unis a également fustigé l’attitude du républicain vis-à -vis de certaines universités, menacées d’être privées de leurs subventions si elles ne prennent pas des mesures drastiques pour «juguler l’antisémitisme» sur leur campus. Dans le viseur figure Harvard, d’où est diplômé Barack Obama.
«Je suis profondément préoccupé par un gouvernement fédéral qui menace les universités si elles ne renvoient pas les étudiants qui exercent leur droit à la liberté d’expression», a-t-il déclaré devant un parterre d’étudiants, en référence aux multiples manifestations propalestiniennes qui ont eu lieu sur les campus du pays. De même, Barack Obama a estimé que mettre la pression aux cabinets d’avocats ayant notamment des liens avec les démocrates était «contraire au pacte fondamental que nous avons en tant qu’Américains».
«Le courage est contagieux» : De son côté, la candidate malheureuse à l’élection présidentielle de novembre 2024 a reconnu que le retour de Donald Trump dans le Bureau ovale avait créé un «grand sentiment de peur». «Nous voyons des organisations rester silencieuses. Nous voyons d’autres capituler face à des menaces clairement inconstitutionnelles. C’est ce que nous constatons chaque jour depuis quelques mois dans notre pays, et cela suscite naturellement un profond sentiment de peur», a-t-elle affirmé lors de son intervention au sommet «Leading Wowen Defined». Et d’ajouter : «Je vous avais prévenu.»
«La peur est contagieuse. Lorsqu’une personne a peur, elle se propage à son entourage et se propage. Et nous en sommes sans aucun doute témoins», a-t-elle ajouté. Avant de conclure : «Mais je dis aussi ceci, mes chers amis, le courage est aussi contagieux.»
Le Placentin avec AFP.
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