Le Conseil électoral provisoire (CEP) ne compte pas verser un gourde supplémentaire aux anciens agents des Bureaux électoraux départementaux (BED) et communaux (BEC). C’est ce qu’a fermement déclaré son président, Jacques Desrosiers, lors d’une intervention sur Métronome, en réponse aux réclamations persistantes d’ex-employés affirmant être toujours en attente d’arriérés de paiement.
M. Desrosiers rappelle que ces agents avaient été recrutés pour la période allant de mars à septembre 2021, sur la base d’un contrat qui, selon lui, n’a jamais été validé par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA). De plus, souligne-t-il, le CEP responsable de leur embauche n’avait pas prêté serment devant la Cour de cassation, compromettant ainsi la légalité de ses actes administratifs.
Malgré ces irrégularités, le gouvernement d’Ariel Henry avait opté pour une régularisation partielle avant la dissolution du CEP. Une décision exceptionnelle qui avait permis le versement de sept mois de salaire via un « passé outre » du ministère de l’Économie et des Finances, assorti d’une prime de séparation équivalente à six mois de rémunération.
Pour le nouveau président du CEP, le dossier est donc clos. Les anciens agents, qui exigent encore d’autres paiements, sont invités à porter leur dossier devant la Cour des comptes, seule institution habilitée à statuer sur cette affaire au nom de l’État.
Ce différend met une fois de plus en lumière la fragilité institutionnelle entourant les organes électoraux en Haïti, souvent plongés dans des zones grises administratives et laissés à la merci des décisions politiques. Alors que le pays tente de reconstruire son appareil électoral, ce dossier rappelle les défis structurels auxquels sont confrontées les institutions publiques chargées de garantir la démocratie.
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