Alors que la rentrée scolaire 2025-2026 s’ouvre ce 1er octobre, le climat est loin d’être propice à l’apprentissage. Dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, les établissements scolaires font face à d’importants défis liés à l’insécurité persistante, aux retards dans le paiement des salaires des enseignants et à l’occupation de certains locaux par des personnes déplacées.
Des zones entières demeurent sous le contrôle de groupes armés, rendant l’accès aux écoles dangereux, voire impossible. De nombreux parents, inquiets pour la sécurité de leurs enfants, hésitent à les envoyer en classe, tandis que des enseignants dénoncent publiquement la gestion du ministère de l’Éducation nationale.
Ces derniers réclament le paiement immédiat de leurs salaires et exigent la révocation du ministre Antoine Augustin, qu’ils accusent d’inaction face à la crise. Ils appellent à la mise en place d’une commission spéciale chargée de restructurer le système éducatif haïtien.
En réponse aux difficultés économiques des familles, le gouvernement a mis en place un programme d’aide financière de 20 000 gourdes destiné à 261 000 parents d’élèves des écoles publiques. Cette initiative, gérée par le MAST et le FAES, est toutefois jugée insuffisante pour répondre à l’ampleur des besoins sur le terrain.
Dans un contexte de crise multidimensionnelle — marquée par l’insécurité, les tensions sociales et le délabrement des infrastructures scolaires —, l’année académique s’annonce particulièrement éprouvante. Faute de mesures concrètes et urgentes, le système éducatif haïtien risque une nouvelle fois de s’enliser.
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