Le chaos dans les hôpitaux publics haïtiens a atteint son paroxysme le 24 décembre, exposant une fois de plus l’incapacité des autorités à gérer la crise sécuritaire qui gangrène le pays. Ce jour-là , une tentative de réouverture de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) a viré au bain de sang. Une attaque armée perpétrée par les gangs de la coalition « Viv Ansanm » a causé la mort tragique de deux journalistes, Mackenzy Natoux et Jimmy Jean, ainsi que d’un policier. Près d’une dizaine de personnes ont également été blessées lors de cette attaque.
Dans la soirée, l’Hôpital La Paix, à Delmas 33, a été le théâtre d’actes de brutalité policière. Des forces de l’ordre ont pris pour cible des journalistes solidaires venus couvrir la crise. Parmi eux, le cas du journaliste Jocelyn Justin, nécessitant une intervention chirurgicale urgente et un don de sang, illustre la gravité de ces violences.
Selon plusieurs sources concordantes, le ministre de la Santé publique, Dr Duckenson Lorthé Bléma, a été révoqué le 25 décembre par le gouvernement d'Alix Didier Fils-Aimé, en collaboration avec le Conseil présidentiel de Transition (CPT). En attendant la nomination d’un successeur, le ministre de la Justice, Patrick Pélissier, a été désigné pour assurer l’intérim.
Une conclusion amère : Révoquer un ministre suffit-il à laver les mains du gouvernement de ce sang versé? Certainement pas. La démission forcée du Dr Duckenson Lorthé Bléma, bien qu’attendue, ressemble davantage à un écran de fumée qu’à une véritable prise de responsabilité. Qui paiera pour ces vies brisées et ces familles endeuillées? Ces tragédies sont le produit d’une gestion catastrophique, d’un mépris total pour les vies humaines et d’une complicité tacite avec l’anarchie qui gangrène le pays.
Il est temps que les responsables de ce désastre, depuis les couloirs feutrés du ministère jusqu’aux décideurs politiques complices, soient traduits devant la justice. Les révoquer ne suffit pas. Ils doivent répondre de leurs actes devant le peuple haïtien, et ce, sans détour. Après tout, ce n’est pas seulement une question de sécurité ou de santé publique, c’est une question de dignité et de justice.
Rappel : Jocelyn Justin, journaliste grièvement blessé lors de l'attaque survenue le 24 décembre à l'Hôpital Général, a besoin de dons de sang en urgence pour une intervention chirurgicale vitale.
Maxime Daniel ETIENNE
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